PERRIOLAT Jean

Auteur de la fiche : Dominique MORIN

Jean PERRIOLAT


Né le 12 juin 1920 à Romans (Drôme). Août 1936, il employé à l’épicerie-droguerie en gros Boutin à Romans. Puis il est coupeur à l’usine Cuirs Meillon. En 1937, il adhère à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, dont il devient responsable fédéral. Il se fiance le 4 octobre 1942. Le 20-23 mars, il part requis pour le STO, en solidarité avec la classe ouvrière : « fallait-il répondre à l’ordre de réquisition ou refuser ? Nous avons un instant envisagé cette seconde hypothèse, rester sur place et attendre que l’on vienne nous chercher menottes  aux poignets et partir entre deux gendarmes. Après quelques minutes de réflexion, Jean (Perriolat) dit : Non, pour dix minutes de « galerie », on ne peut pas laisser tomber les copains » (témoignage Michel Lemonon, aumônier jociste de Romans à l’époque).

En Allemagne, il arrive à Breslau le 23 mars 1943. Il est affecté au complexe Phrix à Hirschberg au service «entretien et réparations ». C’est une usine de produits chimiques synthétiques où un centaine de français sont employés sur 5000 Travailleurs de toutes nationalités.

Les activités interdites qu’il développe correspondent à sa solide formation antérieure depuis la France de jociste. Il n’a pas peur d’obtenir des messes spéciales pour les français, devient responsable de l’action catholique en Basse-Silésie, prend contact avec les prisonniers et leurs aumôniers. Ils conjuguent ainsi leurs efforts pour créer des Cercles d’Etudes, qui se tiennent pour beaucoup chez les religieuses d’Hirschberg.

En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, il  est arrêté le 26 novembre 1944 à l’usine. Dans les arrestations d’Hirschberg, qui dépassèrent la centaine, il y eut près de 90 prisonniers de guerre qui avaient refusé les « cercles Pétain ». La douzaine de requis STO arrêtés le fut pour action catholique, vendus par un volontaire français qui faisait son rapport sur le lag toutes les semaines. Des interrogatoires à la prison de Breslau ou de Hirschen ont lieu.

Il est envoyé le 18 décembre 1944 au camp concentration voisin de Gross-Rosen. Devant l’arrivée de l’armée russe, des « convois-tombeaux » sont évacués vers les autres camps, d’où peu de détenus survivront. Il arrive à Mauthausen le 15 février 1945 (n°128 885).

Il décède le 14 avril 1945 au camp de Mauthausen.