ORANGE Jean
Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly
Jean ORANGE
ORANGE Jean, Magloire, André
Date de naissance : 17-11-1911
Date de disparition : 12-04-1941
Son action dans la résistance :
DORANGE Jean, Magloire, André
Né le 17 novembre 1911 à Rennes (Ille-et-Vilaine), fusillé le 12 avril 1941 à Montebourg (Manche) ; chef d’une l’école de pilotage ; gaulliste.
Son père Georges Dorange, avocat à la cours d’appel, né en 1868, épousa Marie Güllebert de Gauvin, née en 1879.Jean Dorange était chef de l’École de pilotage de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), célibataire, il demeurait rue d’Orléans.
A la déclaration de guerre il demanda à être affecté au groupe de chasse de Chartres (Eure-et-Loir). Sa demande fut rejetée. En juin 1940, il partit pour Pau (Basses Pyrénées, Pyrénées Atlantiques) avec l’école de pilotage. Il gagna l’Afrique du Nord mais comme il n’était pas militaire de carrière il fut démobilisé au moment de l’armistice, regagnant alors Saint-Brieuc.
Le 12 février 1941, Jean Dorange embarqua de la baie de la Fresnaye en Fréhel (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) avec 14 camarades à bord d’un bateau de pêche, un cotre de 9 tonneaux, Le Buhara acheté 40 000 francs dans le but de rejoindre
les forces françaises libres du général de Gaulle en Angleterre, chacun partant avec une arme.
Le 13 février 1941, au cours de la traversée, le moteur du cotre tomba en panne. A la vue d’un navire allemand, l’équipage jeta par dessus bord tout ce qui pouvait être compromettant (armes, documents…). Contraints d’embarquer à bord du patrouilleur allemand, les 15 hommes furent conduits à Guernesey. Ils furent ensuite transférés à la prison maritime de Cherbourg (Manche) puis livrés à la Gestapo où ils subirent de multiples interrogatoires.
Le 5 mars 1941, ils furent incarcérés à Saint-Lô (Manche) dans l’attente d’un jugement. Le 18 mars 1941, ils furent jugés par une cour martiale. Le surlendemain, à 9h30, le tribunal militaire allemand FK 622 de Saint-Lô prononça onze condamnations à mort.
Seuls trois membres du groupe furent condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Le plus jeune fut condamné à sept ans de prison. Finalement, neuf des condamnations à mort furent commuées en travaux forcés à perpétuité.
Le 12 avril 1941, Jean Magloire Dorange et Pierre Devouassoud furent fusillés à proximité de l’abbaye de Montebourg à 20 kilomètres au sud-est de Cherbourg (Manche).
Jean Magloire Dorange avait 30 ans.
Le nom de Jean Dorange figure sur la stèle de l’abbaye, sur un vitrail de la chapelle de l’abbaye. Une plaque se trouve sous le porche de l’entrée de l’abbaye et une stèle dans un square route de Carentan (Manche).
Son nom figure aussi sur la plaque des élèves de l’ancien collège Saint-Charles, 2 rue Cordière à Saint-Brieuc et sur la plaque des aviateurs de la baie de La Fresnaye, Port-Nieux en Fréhel et sur une plaque à proximité du monument des évadés à Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor).
Une rue de Saint-Brieuc porte son nom.
Commentaire de l’auteur
Sources : -Archives dép. Côtes d’Armor 95J34, 2W238. -Notes de J.P. Besse et T. Pouty (dossiers BAVCC Caen). -Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans la Manche, cédérom édité par l’AERI, 2004 Epopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord, Cahiers de ta Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°2 (1995) ; Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord [1940-19441, Les lieux de mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°10, 2004 et n°11, 2005. -Etat-civil précisé par la mairie de Rennes. Relevé en novembre 2012 sur le cahier N°12 de mai 2011 du comité de la Résistance populaire dans les Côtes du Nord . .