DUTHU Jean

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Jean DUTHU


Né le 11 août 1921 à Bordeaux. Il fait remonter sa vocation sacerdotale à l’âge de 6 ans. Plus tard, il entreprend des études pour devenir jésuite, d’abord à Bordeaux puis à Clermont-Ferrand. En novembre 1942, il est incorporé aux Chantiers de la Jeunesse, dans un groupe du Cantal. En juillet 1943, à l’expiration de son sursis d’étudiant en philosophie, il est requis pour le STO, le Service de Travail Obligatoire instauré par une loi de Vichy en février 1943 pour tous les jeunes nés en 20-22. Il part avec ses camarades en « contingent Chantiers organisé ». Ils sont 500 en uniforme des Chantiers de la Jeunesse, avec un encadrement d’une douzaine de Chefs dont plusieurs étaient « volontaires pour accompagner les jeunes ».

En Allemagne, où il arrive le 5 août 1943 à Watenstedt, il est employé comme électricien dans le complexe métallurgique Reichswerke Hermann Goering, de la région de Brunswick. Il accepte d’entrer dans l’administration du camp en tant que chef d’équipe, ce qui lui permet de renforcer la solidarité avec ses camarades ; puis est muté à la résistance passive, ce qui lui permet de circuler sans attirer l’attention.

Les activités interdites qu’il entreprend en parallèle concernent la pratique religieuse, avec l’organisation de la messe dominicale ; le soutien moral de ses camarades avec la mise en place de cercles d’études et son dévouement dans l’assistance spirituelle de chacun en tant que séminariste. Son assistance spirituelle contrevient directement à la méthode d’orientation spirituelle de l’ouvrier étranger, préconisée par la propagande nazie, où l’élimination…des réserves mentales est de la plus haute importance (extrait de « Travailler pour l’Europe… », Friedrich Didier, 1943).

En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, il est arrêté le 20 juin 1944 avec les autres chefs de Chantiers, dénoncés par deux espions belges. Il est interrogé à Brunswick.

Il est déporté le 16 octobre 1944 à Flossenbürg (n°29072) ; puis transféré au kommando de Zwickau.

Il décède le 13 mai 1945 au Revier du camp central de Flossenbürg, après la libération du camp intervenue le 23 avril 1945 par l’armée américaine.