Jean DELPIERRE

Né en 1905, il effectue son service militaire à Calais, au 1er bataillon de mitrailleurs, en 1924.

Il est mobilisé en 1939 et défend courageusement son pays.

Dès 1940 il participe à la résistance en aidant à la diffusion de faux papiers. Travaillant comme serveur dans les wagons restaurants à la compagnie des wagons lits, il détient en effet une place idéale pour faire passer des papiers en Italie, lorsqu’il effectue la ligne Paris-Modane.

Dénoncé par la concierge de son immeuble, il est arrêté un matin de mars 1942 de très bonne heure par la Gestapo, qui l’emmène à la kommandantur pour y être interrogé.

L’après midi même, sa femme se rend à la kommandantur afin de savoir ce que risque son mari. L’officer qui la reçoit lui déclare que ce dernier ne peut être libéré compte tenu de ses activités de résistant. Il lui annonce également qu’il a été dénoncé par leur concierge qui espérait une récompense, ce qu’elle ne pouvait obtenir, étant selon l’officier nazi « une mauvaise patriote »!

Cette concierge s’enfuira le jour même et ne sera jamais revue…

Jean Delpierre sera interrogé, affreusement torturé et enfermé à la prison du cherche midi à Paris, puis transféré au camp de Cléry St André dans le Loiret.

Il sera ensuite déporté à Dachau puis interné à la prison-forteresse de Langsberg, où les Américains le libéreront en 1945.

Il reviendra en convoi : sa femme ma mère viendra le retrouver un après midi, au cinéma le Gaumont (situé place Clichy), où la croix rouge accueillait les prisonniers et déportés.

Jean Delpierre fera alors pour la première fois connaissance avec son plus jeune enfant qu’il n’avait encore jamais vu, sa femme étant enceinte lorsqu’il fut arrêté.

Considérablement marqué par les tortures et les sévices subies, Jean Delpierre en portera des stigmates tout au long de sa vie.