LAURENT-CHAMPROSAY Jean-Claude

Auteur de la fiche : François Fouré : Sources : Philippe Lacarrière "Les volontaires de l'Aube" Editions du Félin, 1999

Jean-Claude LAURENT-CHAMPROSAY

Jean-Claude LAURENT-CHAMPROSAY a trente et un ans en 1940. Issu de Saint-Cyr, il est capitaine d’artillerie et commande la 31ème batterie du 6ème régiment d’artillerie colonial. Après un début de carrière au Maroc où il est blessé à la cuisse, ce fougueux officier sert avec entrain et tient ses hommes dans un entraînement constant. Le 6 juillet 1940 en poste à Bobo-Dioulasso (Haute Volta) il convoque ses 23 officiers et sous officiers et leur propose soit de rentrer chez eux, soit de le suivre en Gold Coast pour poursuivre la lutte aux cotés du général De GAULLE. Seul six hommes le saluent et quittent la pièce.

Après avoir demandé à ses hommes de former un convoi avec armes, bagages et véhicules, il commande le départ vers la colonie britannique voisine. Après avoir franchi la frontière, la colonne arrive à Wenchi où la population et le gouverneur local pensent avoir à faire avec une colonne hostile. Après avoir levé le doute LAURENT-CHAMPROSAY et ses hommes sont accueillis fraternellement.

Les Britanniques sont extraordinairement accueillants et installent au camp de Tamalé la petite colonne composée d’un millier d’hommes. Bientôt, le général GIFARD, commander in chief in West Africa leur propose de soit être intégrés individuellement dans l’armée britannique, soit de combattre en unité constituée dans l’armée britannique. LAURENT-CHAMPROSAY refuse rappelant sa décision de rallier le général De GAULLE. La venue du commandant LECLERC de HAUTECLOQUE galvanise la volonté des Français récemment déçus par la désertion d’une grande partie des tirailleurs sénégalais.

Le 7 octobre 1940, la petite armée rassemblée par De GAULLE pour la prise de Dakar arrive à Douala. C’est le début d’une grande aventure qui va conduire l’unité d’artillerie en Afrique orientale contre les Italiens, puis en Syrie et au Liban où LAURENT-CHAMPROSAY constitue le 1er régiment d’artillerie à quatre batteries de six canons de 75. Cette unité est engagée au sein de la 1ère brigade française libre à Bir-Hakeim sous les ordres du général KOENIG. Modernisée avec du matériel américain, l’unité participera au sein de la DFL à la campagne d’Italie. Promu colonel LAURENT-CHAMPROSAY conduit ses hommes sur les chemins de Rome en direction de Florence. Mais son command-car est soufflé par une mine. Mortellement blessé il est conduit à l’hôpital SPEAR où il meurt sans avoir repris connaissance.

Sa tombe se trouve dans le carré militaire français de Rome.

LAURENT-CHAMPROSAY, compagnon de la Libération, est une figure de l’histoire militaire française.

Son intelligence lui a fait comprendre où se trouvait son devoir d’officier et fait savoir trouver les moyens nécessaires pour accomplir sa destinée.