LEGALL Jacques et Alexis

Auteur de la fiche : François Fouré

Jacques et Alexis LEGALL

Les jeunes d’Audierne et de l’île de Sein.

En juin 1940 le temps est beau, mais l’atmosphère lourde en raison de la défaite qui tourne à la déroute. Les ennemis repoussent jusqu’en Bretagne des soldats isolés et débandés mais aussi quelques unités constituées qui cherchent des moyens pour passer en Angleterre. Les Bretons n’acceptent pas la défaites. A Audierne, 2 jeunes de 19 et 17 ans, les frères LEGALL, Jacques et Alexis, accompagnés de quelques amis entendent l’appel du général de GAULLE.

Jacques est en classe de mathématiques supérieures et vient de présenter le concours de l’Ecole Navale. Il sera reçu mais ne l’apprendra qu’à la fin de la guerre. Il est le chef de la petite bande qui décide de passer en Angleterre.

Ils apprennent que l’Ar Zénith, bateau assurant le courrier de l’Ile de Sein, va partir de Douarnenez pour l’Angleterre avec à son bord un contingent de chasseurs alpins. Jacques monte à bord avec son groupe de volontaires. Juste avant l’appareillage un gendarme leur donne l’ordre de débarquer car l’Ar Zénith est réservé aux militaires. Les chasseurs alpins interviennent et menacent le gendarme de l’enlever celui-ci ne laisse pas le groupe de jeunes gens partir avec eux.

Le 19 juin le bateau arrive à l’île de Sein où les autorités interdisent aussi la traversée aux non militaires. Jacques trouve la solution et fait intervenir un ami qui convainc le patron de la Velléda, vedette des phares et balises, de prendre les jeunes gens à son bord et de les déposer dans la nuit sur l’île d’Ouessant. Ce qui est fait. Jacques et ses amis trouvent de nombreux bateaux civils et militaires. Ils sont admis sur la Monique-Andrée, chalutier armée par la marine nationale et déjà plein de marins, et arrivent à Plymouth le 21 au soir. Le groupe à l’exception de Jacques s’engage dans les FFL et participe à l’aventure des Free French en Afrique, en Italie et en France. Alexis sera blessé d’une balle de mitrailleuse en Alsace. Pour sa part, Jacques reste dans les FNFL et sera nommé commandant en second de la Minerve.

L’exemple de ce groupe de jeunes a transcendé les Senans. Sur 400 habitants, 128 rallient la France Libre en 1940. Trente ne reviendront pas et leurs noms sont inscrits dans le granit du monument aux morts de l’île face à l’océan.

COMMENTAIRE DE L’AUTEUR Source : D’après Philippe Lacarrière : « Les volontaires de l’aube » Editions du Félin, 1999