BOURDIS Jacques

Auteur de la fiche : François Fouré : Source : D’après Philippe Lacarrière : « Les volontaires de l’aube » Editions du Félin, 1999

Jacques BOURDIS

Il a dix-neuf ans et il est inscrit en faculté de lettre depuis la rentrée de 1939. Il est aussi en préparation militaire à Grenoble lorsque le 16 juin 1940 prenant la parole au nom de ses camarades, il demande à ce qu’ils soient armés et constitués en unité militaire chargés d’occuper et tenir le défilé de Voreppe, entre le Vercors et la Chartreuse. Sa proposition ne sera pas retenue par le commandement militaire. Il songe alors à rejoindre les Anglais ou les Canadiens. Son père engagé volontaire pour la grande guerre approuve son choix et le fait confirmer par deux de ses amis, le doyen de la faculté et un général du cadre de réserve. Jacques tente de rallier ses camarades à son idée, mais il se trouve seul sur le quai de la gare avec son jeune frère de seize ans, le jour prévu pour le départ. Ils traversent le sud de la France qui est dans un grand chaos. A Sète un torpilleur et trois cargos anglais sont au mouillage et embarquent des troupes Tchèques qui étaient en formation. Il dissuade son frère de le suivre en raison de son âge. Après plusieurs tentatives, il monte à bord avec l’aide d’un midship. Il y rencontre plusieurs Français dont madame Schloesing et ses deux enfants mineurs. L’aîné, élève officier de l’armée de l’air, a déjà rejoint la France Libre et trouvera la mort en combat aérien. Le père, pasteur est resté en France et commence une résistance active. Arrivé à Liverpool, il gagne Londres et s’engage dans les Forces Françaises Libres. Devenu officier, il est affecté à la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère ; Bir Hakem, la Tunisie, l’Italie, le débarquement à Saint-Tropez et enfin les Vosges et l’Alsace où il est blessé deux fois. Il termine la guerre dans les Alpes lors de la conquête de l’Authion.

Le refus de l’humiliation est le déclencheur de sa résistance à l’acceptation de la défaite. Se sachant hors la loi, comme de nombreux jeunes gens de son âge, il place sa fierté à retrouver l’honneur perdu de son pays.