Jacquelin de la PORTE des VAUX.

Mai 1940, le lieutenant de vaisseau Jacquelin de la PORTE des VAUX a trente ans et sert à bord du contre torpilleur JAGUAR devant Dunkerque. Déjà attaqué par un bombardier allemand, son bâtiment est la cible d’une vedette lance torpilles. Il est touché et son équipage doit l’évacuer. On compte dix-sept morts et disparus et une trentaine de blessés. Deux patrouilleurs auxiliaires assurent la mise à terre des marins. Ceux qui le peuvent sont utilisés comme fantassins. Cent cinquante d’entre eux sont ainsi chargés d’armer le fort Ouest et de faire tirer quatre grosses pièces de marine. Le 2 juin 1940 ils ouvrent le feu sur l’ennemi qui a atteint Capelle. Bientôt le fort doit être abandonné et les marins du JAGUAR embarquent sur l’EMILE-DESCHAMPS alors que les troupes allemandes sont toutes proches. A six heures du matin, le jour est déjà levé, une mine magnétique explose au passage du bateau qui sombre en quelques instants. Jacquelin de la PORTE des VAUX se retrouve à l’eau au milieu des survivants. Il est recueilli par un destroyer anglais. On dénombre quatre vingt survivants sur les quatre cents marins et soldats qui se trouvaient à bord de l’EMILE-DESCHAMPS.

Jacquelin de la PORTE des VAUX est convalescence lorsqu’il entend l’appel à la résistance du général de GAULLE. Le 13 juillet il signe son engagement dans les Forces Navales de la France Libre. Le 2 août, il est nommé capitaine de corvette et prend le commandement de l’aviso COMMANDANT-DOMINÉ. Il adresse à son équipage l’ordre du jour suivant :

« Équipage du DOMINÉ, demain je vous conduirai à la bataille. Le but de ce combat est de montrer au monde que la France, en tenant sa parole de continuer la lutte, a toujours un honneur, toujours un pavillon. Nous ne servons ni des noms, ni des partis politiques. Nous payons simplement à notre patrie, en lui sacrifiant s’il le faut jusqu’à nos familles, les mille ans de bien-être et de protection que cette patrie a justement donnés aux familles de nos pères. Cette dette d’honneur envers la France… nous est dictée par notre cœur. »

Avec le commandant d’ARGENLIEU, il cherche à rallier d’autres marins à la France Libre.  Fin août 1940 son bâtiment est désigné pour participer à l’expédition de Dakar. Chargé par le général de GAULLE de porter un message au gouverneur général BOISSON, Jacquelin de la PORTE des VAUX fait rendre l’honneur au RICHELIEU qui l’accueille par des tirs de semonce. Le lendemain, une tentative de débarquement à Rufisque échoue. Trois marins de la France Libre y trouvent la mort. Le COMMANDANT DOMINÉ participe ensuite aux opérations de ralliement du Cameroun et du Gabon, puis il prend part aux côtés des Britanniques aux escortes de convois dans l’Atlantique. Jacquelin de la PORTE des VAUX commande par la suite une unité de vedettes lance-torpilles dans la Manche et termine la guerre dans un régiment de parachutiste.