JACQUAT Louis

Auteur de la fiche : Sources : Bundesarchiv, acte d’accusation, tribunal du Peuple de Berlin le 20 janvier 1945 — DAVCC dossier 21P258963 — ADM 29J2077, Chronique paroissiale de la communauté de Rudolstadt, janvier 1946, texte de R. Arnold — Philippe Wilmouth, L’évacuation du 4 septembre 1944, Maizières-lès-Metz, imprimerie Koehl, 1997, p. 83 et p.123.

JACQUAT Louis

Né le 12 juillet 1885 à Biderstroff (Moselle annexée), fusillé le 3 avril 1945 à Buchenwald (Allemagne). Prêtre.

Curé d’Ancy/Moselle (Moselle annexée), Louis Jacquat dut évacuer le 5 septembre 1944 avec la population vers Metz dans le cadre de la mise en défense de la ville. Puis, les Allemands l’embarquèrent le 7 avec d’autres pour la Thuringe (Allemagne). Alors qu’il s’apprêtait à retourner en Moselle sur la demande du vicaire général car ses paroissiens y étaient restés, la police criminelle l’arrêta par le 30 octobre 1944 et le conduisit à la Gestapo d’Erfurt. Selon l’acte d’accusation du Volksgericht de Berlin du 20 janvier 1945, il aurait eu l’intention de prêcher en français dans l’église évangélique de Scheibe-Alsbach. Il avait aussi tenu des propos anti-allemands tel que « Hitler portait en grande partie la responsabilité de la guerre totale actuelle. C’est le Führer qui a commencé les bombardements massifs. » L’acte d’accusation retint : « tentative de désagrégation de la puissance militaire allemande. » Interné à la prison de Petersberg, transféré à la prison de Weimar le 29 novembre 1944, il aurait du comparaître devant le Tribunal du Peuple de Berlin. il profita d’un bombardement aérien pour s’enfuir avec d’autres détenus le 31 mars 1945. Repris par la police et envoyé au camp de Buchenwald en plein démantèlement, il fut fusillé le 3 avril 1945, huit jours avant la libération du camp.