NEMIROVSKY Irène
Auteur de la fiche : Sources : Site Internent « l’internaute »
Irène NEMIROVSKY
Irène NEMIROVSKY est originaire de Kiev, née en 1903 dans une famille de financiers juifs russes. Son père, Léon NEMIROVSKY, était un des plus riches banquiers de Russie ; la jeune fille connut une enfance particulièrement heureuse à Saint-Pétersbourg. Elle y apprit d’ailleurs le français avant de connaître le russe. Mais lorsque la révolution éclate dans le pays en 1917, Léon NEMIROVSKY préfère éloigner sa petite famille du pays en crise et s’installe en France en juillet 1919. Irène reprend alors brillamment ses études et décroche en 1926 sa licence de lettres à la Sorbonne.
1926 est une année clé de la vie de la jeune femme, puisqu’elle publie son premier roman Le Malentendu (même si elle avait déjà publié auparavant quelques contes et nouvelles, et ce dès 1923) et épouse un homme d’affaires juif russe, Michel Epstein. En 1929, elle donne naissance à sa première fille, Denise, et publie la même année David Golder, son premier grand succès, adapté au théâtre et au cinéma. Le Bal, l’année suivante, raconte le passage difficile d’une adolescente à l’âge adulte. L’adaptation au cinéma révélera Danielle Darrieux. De succès en succès, Irène NEMIROVSKY devient une égérie littéraire, amie de Kessel et Cocteau, et donne naissance en 1937 à sa seconde fille, Elisabeth.
La Seconde Guerre mondiale mettra un terme brutal à ce brillant parcours. En 1938, Irène NEMIROVSKY et Michel Epstein se voient refuser la nationalité française, mais n’envisagent toutefois pas l’exil, persuadés que la France défendrait ses juifs. Ils préfèrent toutefois envoyer leurs deux filles dans le Morvan. Lâchée par ses amis et son éditeur, Irène porte l’étoile jaune. Elle rejoint, accompagné par son mari, ses deux filles dans le petit village où elles étaient cachés. C’est là qu’Irène NEMIROVSKY rédigera le récit de Suite française, persuadée qu’elle allait bientôt mourir.
Elle est arrêtée devant ses enfants par les gendarmes en juillet 1942, et envoyée à Auschwitz, où elle succombera du typhus quelques semaines plus tard. Michel Epstein, qui avait tout tenté pour sauver sa femme, est également déporté en novembre et immédiatement gazé à son arrivée. Ses deux filles sauvent quelques documents, puis sont placées sous la tutelle d’Albin Michel et Robert Esmenard (qui dirigea la maison d’édition) jusqu’à leur majorité.
Les deux filles ont entretenu la mémoire de leur mère, avec plusieurs rééditions et la publication d’une biographie en 1992, Le Mirador. En 2004, Denise NEMIROVSKY découvre au fond d’une malle le manuscrit inachevé de Suite française, qui raconte, entre autres, l’exode de juin 1940, faits de lâchetés et de petits élans de solidarité. Elle se décide à le publier, et le roman a la surprise de se voir consacré du prestigieux prix Renaudot. Surprise, car c’est la première fois dans son histoire que le prix est remis à un auteur disparu. Mais ce n’est que justice quand on sait que jamais Irène NEMIROVSKY n’avait été distinguée de son vivant.