HESRY Louis, Jean-Baptiste
Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly
HESRY Louis, Jean-Baptiste
HESRY Louis, Jean-Baptiste est né le 21 juillet 1914 à Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; électricien ; membre de l’OCM.
Son père Louis Hesry, mécanicien né en 1889, épousa Jeanne Roussel, ménagère née en 1891.
Demeurant au bourg de Saint-Carné (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), Louis Hesry exerçait la profession d’électricien. Associé avec sa soeur, il dirigeait une petite entreprise.
Il se maria le 30 décembre 1938 à Dinan à Madeleine 0llivier, institutrice en poste à Saint-Carné. Le couple avait une fille âgée de 3 ans au moment de son arrestation.
Louis Hesry, chef de groupe, a reconstitué le groupe OCM (Organisation Civile et Militaire) de l’abbé Barré après l’arrestation de ce dernier. Il a participé à plusieurs parachutages et sabotages de lignes de communications ennemies.
En contact avec la Résistance FTP, il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires sensibles dans la région de Dinan et de Vitré (Ille-et-Vilaine).
La libération de deux membres de la direction FTP d’Ille-et-Vilaine, Jean Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes
relevant de l’épopée, fut menée
sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des FTP d’Ille-et-Vilaine.
Le 5 mai 1944, Louis Hesry se rendit en compagnie de Charles Maillard au Café Roussel, café des Sports du Hinglé. Les feldgendarmes de Dinan qui firent irruption dans le café, à 22h30, les désarmèrent.
Arrêtés ainsi qu’une autre personne se trouvant sur les lieux, ils furent conduits à Dinan où ils furent atrocement torturés à coups de nerfs de boeuf.
La troisième personne fut libérée le lendemain sans avoir été maltraitée. Ces arrestations furent la conséquence d’une dénonciation.
Transféré à la prison Jacques Cartier de Rennes, Louis Hesry fut jugé le 30 mai et condamné à la peine de mort. Le lendemain 31 mai 1944, il fut fusillé à 6h35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades Marcel Blanchard, Jean Brault, René Fayon, Jean Garnier, Francis Lafranche, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis, et Hippolyte Thomas. Louis Hesry avait 30 ans.
Louis Hesry fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944, il fut inhumé au cimetière de Dinan (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) le 18 septembre 1944.
Son nom figure sur la plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan.
Commentaire de l’auteur
Sources : -Archives dép. Côtes d’Armor 2W111, 68J2. -Epopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord, Cahiers de la Résistance Populaire dans tes Côtes-du-Nord, n°2 (19951 – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945 ; – Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord 11940-19441, Les lieux de mémoire, -Cahiers de La Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°10, 2004 et n°11, 2005. -Etat-civil précisé par la mairie de Saint-Jacut-de-la-Men-Etat-civil précisé par la mairie de Saint-Jacut-de-la-Mer. -Entretien, en 2011, avec sa fille, Mme Jeanne Zicolillo, demeurant à Saint-Carné. Documents remis par la famille. Relevé en novembre 2012 sur le cahier N°12 de mai 2011 du comité de la Résistance populaire dans les Côtes du Nord