Dupont Henri

Auteur de la fiche : Stéphane Longuet, Éric Dumartin. Sources : SHD,

Henri Dupont

Né le 25 mai 1907 à Villechevreux (Haute-Saône), titulaire du certificat d’études primaires supérieures, il entre dans la police le 26 janvier 1934, notamment aux Services techniques de la Préfecture de Police en 1936, comme radiotélégraphiste.

Recruté par le réseau Alliance comme agent de renseignements et opérateur radio, il accomplit sa tâche avec un total dévouement.

Henri Dupont est arrêté par la Gestapo en mars (ou avril) 1943 à son domicile, au 71, boulevard de Strasbourg à Paris, lors d’une émission radio clandestine avec l’Angleterre. Il est interné à la prison de Fresnes et subit d’effroyables tortures refusant obstinément de livrer ses camarades de combat, les préservant ainsi d’une mort certaine. Il reçoit à de multiples reprises de violents coups sur la tête, lors des interrogatoires, à tel point qu’il ne peut plus trouver le sommeil ne supportant plus la position couchée. Avant son arrestation, il était déjà sujet à de violents maux de tête, pour lesquels il avait été soigné. Déporté en Allemagne vers Sachsenhausen-Oranienbourg, sous le matricule 44901, Henri Dupont est par la suite transféré à Buchenwald. Il sert de cobaye à des médecins allemands pour des expériences de laboratoire sur les matières cérébrales. En effet, lors d’une visite médicale obligatoire en juillet 1944, la forme atypique allongée de son faciès retient l’attention des médecins SS de l’institut d’hygiène SS (Block 50) en relation avec le centre d’expérience sur des sujets humains (Block 46). Henri Dupont est longuement interrogé sur l’origine de sa maladie et de ses céphalées. En octobre, les médecins envisagent une opération voire une autopsie.

Le 23 décembre, il est convoqué pour être examiné par un « spécialiste » des maladies de la tête. Il décède des suites des mauvais traitements ; sa mort est signifiée à ses compagnons le 30 décembre 1944.

Henri Dupont est titulaire d’une attestation d’appartenance au réseau Alliance, en qualité de chargé de mission de 3e classe, comme agent P2, du1er janvier 1943 au 30 décembre 1944, avec le grade d’assimilation de sous-lieutenant. Ses services accomplis dans la Résistance ont donné lieu notamment à l’attribution de la mention «Mort pour la France », de la médaille de la Résistance et d’une citation à l’ordre du corps d’armée comportant la Croix de guerre.