JAMAIN. Gilles

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Gilles JAMAIN.

Gilles Robert est né le 28 janvier 1925 à Saint-Nazaire (Charente Maritime). Fusillé le 3 septembre 1943 à Biard à l’âge de 18 ans.

Lorsque la drôle de guerre commence en 1939, Gilles va encore à l’école. C’est un garçon extrêmement turbulent, vif d`esprit, toujours en tête d’une bande pour organiser des jeux et bien entendu pour commettre des espiègleries. A 16 ans il mesurait 1m78. Les épaules larges, il respirait la force. Ses cheveux d’un rouge acajou le faisait surnommer « Le grand rouquin. En décembre 1941, un responsable des F.T.P., PAIN nous informa de la création d’un groupe de trois avec Gilles à sa tête pour des missions en dehors de Rochefort, il assura fréquemment la protection armée des groupes de sabotage dans différentes actions dans le département. Sous la direction de SALLE, il développa les groupes F.T.P. dans les milieux de jeunes. Au mois de mai 1943, un chef régional est arrêté, les noms de Gilles, et Maurice CHOPIN s’échappent de lèvres torturées. Prévenu à temps, Gilles s’échappe. Il réussit à passer de justesse entre les doigts de la Gestapo à La Tremblade, Marennes, Royan. Il revient à Soubise ou l’attend un contact. Il fait contacter sa tante Adèle MASSE qui travaille chez un docteur membre de la Résistance. Arrangement est pris pour que ce docteur prenne Gilles en charge pour le diriger vers les maquis en formation en Dordogne.

Le lieu de rendez-vous : Port-Neuf près de Rochefort. Gilles à travers les marais se cache en face de Port-Neuf pour attendre la nuit et traverser la Charente. Le fils d’un fermier des environs de Lupin vient se baigner et se noie. Son père prévient la gendarmerie de la présence d’un terroriste. Cerné sur le soir, Gilles est arrêté par le sinistre BLETEL. Puis de la prison St Maurice il est transféré à POITIERS à la prison de la Pierre Levée. Atrocement torturé, il est condamné à mort par le tribunal militaire nazi à POITIERS et, est fusillé le 3 septembre 1943 avec son beau-frère Maurice CHUPIN, PETIT, SALLE, Joseph ADAN un interrégional assurant les liaisons avec PARIS. Il partagea sa cellule pendant quelques jours avec le Commandant TASSE, officier de marine et chef d’un réseau Gaulliste qui fut très impressionné par le courage de ce jeune qui n’avait pas encore 18 ans et narguait à l’avance les fusils qui devaient l’abattre.

Le témoignage du Commandant est émouvant dans sa simplicité. Il fut édité à ROCHEFORT après la libération, il s’intitule « GILLES JAMAIN »

 

JAMAIN

Vous voilà donc parti, grand gars aux cheveux roux

Après le jugement, vous avez disparu.

Vous nous avez quitté,hélas ! pour allez ou ?

Et vous n’êtes plus là, pas même revenu.

Nous n’oublierons jamais, Gilles, votre faconde, Nous garderons de vous un souvenir parfait, Car si votre parler n’était pas du grand monde Votre conversation avait beaucoup d’attraits.

Car si les mots d’argots vous écorchaient la bouche Vous aviez la jeunesse qui excuse cela,

Et vous aviez surtout l’insouciance qui touche Ceux qui se trouvent, hélas ! plus prés de l’au-delà.

Vous m’aviez dit, un jour, à moi le confident Que vous étiez tout prêt à faire front au destin Et que, s’il le fallait, vous mouriez bravement Le jour ou vous iriez, à BIARD, le matin.

Prison de la Pierre-Levée (POITIERS) Septembre1943

Commandant TASSEL- Officier de marine.   Médaille Militaire, Croix de Guerre avec Palmes Médaille de la Résistance. Extrait du décret en date du 28/08/1955 publié au J.O.du 5/08 1955