Renault Gilbert

CND (Confrérie Notre-Dame) Castille

Auteur de la fiche : Brigitte Atlan après lecture du livre « Résistance-Histoires de familles 1940-1945" de Dominique Missika et Dominique Veillon paru aux Editions Armand Colin

Gilbert RENAULT

Père de famille de quatre enfants en bas âge Gilbert Renault (1904 – 1984) – qui sera le fondateur du Réseau de Renseignement Confrérie Notre Dame – ne peut être mobilisé en 1939. Mais le 18 juin 1940 il embarque avec son frère à bord d’un chalutier où il atteint le Verdon et d’où il s’embarque à nouveau sur un cargo norvégien « Le Lista » et parvient en Grande Bretagne le 22 juin 1940. Gilbert Renault intègre rapidement le Bureau Central de Renseignements et d’Actions (BCRA) et est envoyé en mission à Madrid où il fait venir sa femme et ses enfants et apprend les rudiments d’agent secret : code, message chiffré, encre invisible, chargé par le Général de Gaulle de surveiller les mouvements ennemis de Brest à la frontière espagnole. Il rejoint de nouveau la France où il crée plusieurs antennes de renseignements dans le Bordelais et en Bretagne. La famille doit quitter l’Espagne, inquiétée par les allers retours en France, et s’installe en zone libre à Sainte-Foy la Grande (33220). Plusieurs postes de radios sont alors créés grâce au soutien de la famille pour le bon cheminement des informations. Ainsi l’arrivée du Cuirassé Bismark et l’appareillage des cuirassés Scharnhorst et Gneisenau, dangereux pour les alliés est renseignée. Les Allemands réussissent à remonter la filière, aussi Londres décide de débaptiser Gilbert Renault sous le nom de Colonel Rémy et les enfants s’appellent désormais « Morin ». En Janvier 1942 à la tête de neuf Agences Régionales de Renseignements le réseau prend le nom de Confrérie Notre Dame.

En juillet 1942, après plusieurs arrestations de membres du réseau, le Colonel Rémy met à l’abri sa femme et ses enfants à Londres. Les enfants dans le chalutier sont assis sur des sacs de courrier de première importance pour la future opération Overlod. De retour en France le 15 octobre 1942, le Colonel Rémy a changé d’aspect physique et les courriers fonctionnent : « Le Secrétariat bourdonne comme une ruche autour d’un mauvais poêle » note Rémy. A l’été 1943 avec plus de vingt Agences Régionales de Renseignements créées, le réseau dispose de plus de 2 000 agents.

Mais après plusieurs arrestations des agents du réseau, le Colonel Rémy reçoit l’ordre de rester à Londres. Un plan interallié baptisé « Sussex » lui est confié pour la préparation du débarquement.

Le 7 juin 1944 le Colonel Rémy débarque en France où il apprend que sa mère et ses sœurs ont été libérées des camps, mais son frère disparaît lors du naufrage du Cap-Arcona le 3 mai 1945.

A aucun moment la famille du Colonel Rémy ne lui fît défaut et sa femme Edith a toujours œuvré pour le soutien des agents du réseau et dans les tâches de renseignements.

Après la guerre Gilbert Renault entre quelque temps au Cabinet personnel du Général de Gaulle avant de devenir un écrivain populaire et prolifique.