RANDE Georges
Auteur de la fiche : Gilbert Dupau
Georges RANDE
Dès le mois d’août 1940 Georges RANDE est Responsable de l’Organisation Spéciale du Parti Communiste et, à compter du mois de mars 1942 des FTP du secteur Mont de Marsan – Roquefort. Habitant en zone libre et ayant son atelier de menuiserie à Mont de Marsan en zone occupée, possédant à ce titre un laisser passer frontalier, il joue un rôle important pour les liaisons inter zones.
Le 1er juin 1942, il est arrêté dans son atelier par la police mobile de Bordeaux. Pour la même affaire, quatre autres résistants sont arrêtés dans le département. Trois d’entre eux, Jean LASSALLE de Lencouacq, Edouard GREGOIRE de St Paul les Dax et Gilbert DUPAU, de Carcen-Ponson comparaissent avec Georges RANDE le 19 juin devant un tribunal français, la Cour Spéciale de Bordeaux. Le quatrième, Marcel LABIDALLE de Retjons, arrêté en zone libre, n’a pas été transféré en zone occupée. Tous sont accusés de «réorganisation de ligue dissoute, (infraction à la loi du 14-08-1941), de transport et de distribution de presse clandestine. » Mais d’autres chefs d’accusation sont retenus pour Gilbert DUPAU «sabotage de deux distilleries de résine le 1er mai », pour Edouard GREGOIRE, »détention d’armes », pour Georges RANDE, «fourniture de fausses cartes d’identité pour des résistants vivant dans l’illégalité ». La Cour Spéciale se déclare incompétente, les chefs d’accusation étant du ressort du tribunal militaire allemand. Les quatre résistants sont transférés, à la demande des autorités allemandes, au quartier allemand au « Fort du Hâ ». Au cours de la première quinzaine de septembre Georges RANDE et Gilbert DUPAU sont interrogés et torturés par les policiers du commissaire Poinsot au siège de la SAP.
Après un dernier interrogatoire, dans le fourgon cellulaire qui les ramène à la prison, Georges RANDE confie à Gilbert DUPAU, «Ils sont au courant de mon activité et ont précisé que j’avais fourni de faux papier à Giret, pour moi c’est terminé, ils ne savent rien d’autre. »
Georges RANDE a été fusillé comme otage le 21 septembre 1942 avec 69 autres Résistants au camp de Souge près de Bordeaux en représailles d’attentats commis contre les troupes allemandes d’occupation. Voici le libellé de la fiche de la Gestapo concernant le choix de Georges RANDE comme otage : «4 5 – RANDE Georges, 21-08-1911 Pouydessaux, ST Médard. R. est un vieux militant communiste, illégal depuis l’été 1941, a reçu et distribué dans l’organisation illégale du département des Landes des brochures venant du Comité central de Paris, a procuré de faux papiers pour des militants communistes vivant dans l’illégalité.