LAMARQUE Georges

Alliance

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Georges LAMARQUE

Est né le 1er novembre 1914 à Albertville. Son père qu’il n’a pas connu, était agrégé de philosophie et est mort pour la France au cours de la bataille de la Marne en septembre 1914. Élève brillant du Lycée Henri IV à Paris, Georges Lamarque entre à l’École Normale Supérieure et en sort agrégé de mathématiques en 1938. Mobilisé en 1939 en qualité d’officier de D.C.A., il est blessé sur la Loire au cours de la retraite de 1940 et décoré de la Croix de Guerre. N’acceptant pas l’armistice, il milite dès le mois de juillet 1940 dans le réseau « Étoile » qui est rapidement décimé. Démobilisé, il est détaché par le Ministère de l’Éducation Nationale au Ministère de la Jeunesse et accepte un poste de chargé de mission au sein du Centre National des Compagnons de France dont il devient au bout de deux ans Inspecteur Général. De son poste de commandement, installé au château de Crépieux-la-Pape dont il a fait un collège d’enseignement technique, il met en place un vaste réseau d’information couvrant la zone sud destiné à contrecarrer la propagande allemande. Il entre en 1942 au réseau « Alliance ». Sous le nom de « Petrel », il est d’abord chargé des questions de liaisons radio et doit étudier l’implantation sur tout le territoire des postes émetteurs que reçoit le réseau par parachutage, renforcer les centrales existantes ou en créer d’autres avec de nouveaux opérateurs. Au début de 1943, il est spécialement chargé de la création du sous-réseau « Druides » qui recrute notamment parmi les Compagnons de France y compris après la dissolution de cet organisme par le gouvernement de Vichy pour « menées antinationales ». Il forme des agents et des cadres pour les Forces Françaises Combattantes et adresses de très nombreux rapports d’espionnage à Londres. Bien que recherché par la Gestapo, il sillonne la France dans les tous les sens pendant de longs mois. Dans la nuit du 15 au 16 juin 1943, il décolle clandestinement du terrain de Bouillancy près de Paris à destination de l’Angleterre, car le War Office britannique, impressionné par la qualité de ses rapports sur l’implantation des défenses de l’ennemi, a demandé sa venue à Londres afin qu’il puisse prendre contact avec des spécialistes et acquérir de nouvelles techniques. De retour en France, sur le même terrain d’aviation, dans la nuit du 17 au 18 juillet, il reprend ses activités de renseignement immédiatement. Le mois suivant, « Petrel » adresse à Londres un rapport, d’une importance telle qu’il remonte jusqu’à Churchill, concernant les nouvelles armes allemandes V1 et V2 dont les Alliés, jusque là, ignorent quasiment tout. À la veille de la libération de Paris, il considère comme son devoir de poursuivre le combat contre l’envahisseur et part à bicyclette, accompagnant les Allemands dans leur retraite, derrière les lignes ennemies pour renseigner les armées alliées. Accompagné de son radio, Clément Defer, il s’installe à Luzé en Haute-Saône dès le 19 août 1944. Il transmet de nombreux rapports radio et réussit plusieurs liaisons avec le groupe de Marie-Madeleine Fourcade installé près de Verdun. Il réclame à plusieurs reprises des parachutages d’armes pour la résistance locale. Le 8 septembre 1944, alors qu’il vient d’être rejoint par un de ses adjoints, Louis de Clercq, un groupe de SS de la division Das Reich vient cantonner dans le village. Détectés par la radiogoniométrie allemande, Georges Lamarque et ses deux camarades, refusant de fuir pour éviter des représailles sur la population civile, se rendent aux nazis le jour même à 15 heures ; en seule réponse à leur courage, ils sont fusillés à 20 heures 30 dans un champ voisin. Georges Lamarque, nommé commandant à titre posthume, a, dans un premier temps, été inhumé au cimetière de Luzé puis dans le cimetière de Bassens en Haute-Savoie.

Il a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération par décret du 7 août 1945 ; il a été décoré de la croix de Guerre 39/45 et médaillé de la Résistance.