GEFFROY Georges, Henri, François

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Till Sources : - Archives dép. Côtes d'Armor 2W109. -.Ouvrage collectif, De la nuit à l'Aurore, des lycéens dans la guerre, Association A. Le Braz, 1995 ; -Serge Tilly, L'occupation allemande _sis les Côtes-du-Nord 11940-19441, Les lieux de mémoire, -Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°10, 2004 n°11, 2005. -Notice biographique de Jean Hudo, rédigée par Alain Prigent, Le Maitron, tome 6, 2010. -Etat-civil précisé par la mairie d'Andouillé. Relevé en novembre 2012 sur le cahier N°12 de mai 2011 du comité de la Résistance populaire dans les Côtes du Nord

GEFFROY Georges, Henri, François

Né le 21 octobre 1925 à Andouillé (Mayenne), fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien en Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; lycéen ; membre des FUJP. Son père Henri, François, Marie Geffroy, né le 24 juillet 1898 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), rédacteur aux contributions indirectes, épousa Charlotte, Olga, Jeanne Rivière, employée des PTT, née le 30 novembre 1898 à Andouillé. Lycéen, Georges Geffroy fit sa scolarité au lycée Anatole Le Braz de Saint-Brieuc. Il fut membre des FUJP (Front uni des jeunesses patriotiques) dont le responsable était Jacky, Jean Hudo. Le 15 novembre 1943 à 17h30 en gare de Plérin avec ses trois camarades du lycée Pierre Jouany, Pierre Le Cornec et Yves Salaün, il voulut soustraire à un vaguemestre allemand une sacoche contenant des documents. L’affaire tourna mat : Pierre Le Cornec faisant usage de son arme abattit le soldat allemand. Le 10 décembre 1943 à 8h30 après une dénonciation, une grande rafle, encadrée par une quinzaine de feldgendarmes et dirigée par le SS Müller du SD de Saint-Brieuc, fut organisée dans le lycée. Dix-neuf élèves dont les noms figuraient sur une liste furent arrêtés. Ils furent détenus à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. Huit d’entre eux furent transférés à Compiègne puis déportés en camp de concentration. Georges Geffroy et les deux autres lycéens Pierre Le Cornec et Yves Salaün furent maintenus en détention. Pendant leur incarcération, ils furent affreusement torturés au siège de la Gestapo au 5 boulevard Lamartine à Saint-Brieuc. Les autres lycéens furent libérés.

Le revolver qui servit à abattre l’Allemand fut retrouvé, constituant une terrible preuve. Ils furent alors transférés à la maison d’arrêt de Fresnes (Seine). Le 11 février 1944 ils furent jugés et condamnés à la peine de mort par le Tribunal du commandant du département de la Seine Abt. B St. L. V N°15/44 « pour activité de franc-tireur et avoir participé à un meurtre ».  Le 21 février 1944, ils furent fusillés dans la clairière du fort du Mont-Valérien en Suresnes (Seine), le même jour que le groupe de Missak Manouchian, ceux de L’Affiche Rouge immortalisés par un poème d’Aragon chanté par Léo Ferré. Le médecin militaire allemand constata le décès de Georges Geffroy à 15h16, il avait 19 ans. Le 5 mars 1944 une messe fut célébrée en l’église Notre-Dame d’Espérance en Saint-Brieuc par les familles de trois lycéens fusillés. Au cours de la cérémonie « La Marseillaise » fut interprété aux orgues. Le journal départemental La Croix des Côtes-du-Nord, paru le 14 mai 1944, relatait l’exécution : « par jugement d’un tribunal militaire, deux habitants de Saint-Brieuc et un d’Étables ont été condamnés à mort pour un assassinat. Le jugement a été exécuté ». Les noms ne figurent pas dans le communiqué. Georges Geffroy fut inhumé au cimetière Saint-Michel de Saint-Brieuc. Sur la sépulture familiale figure une plaque sur laquelle est gravé : « Georges Geffroy – élève du lycée de Saint-Brieuc – fusillé par les Allemands au Mont-Valérien le 21 février 1944 à l’âge de 18 ans ». Son nom figure sur la cloche du mémorial de la France combattante, au Mont-Valérien, sur le monument ou lycée Anatole Le Braz de Saint-Brieuc, et sur une plaque, 106 rue Lafayette en Saint-Brieuc, endroit où demeurait la famille. Une salle de classe de l’ancien lycée aujourd’hui collège Anatole Le Braz porte son nom. Une rue de Saint-Brieuc porte le nom des Lycéens Martyrs. La mention « Mort pour la France » figure sur son acte de naissance.