DEBARD Gabriel

Auteur de la fiche : Elsa Défontaines d’après La France résistante, histoire de héros ordinaires.

Gabriel DEBARD

Gabriel Debard est né le 23 septembre 1920 à Saint-Étienne dans une famille de la classe moyenne profondément patriote et très choquée par l’arrivée des Allemands qu’elle compare à un cirque.

Le 14 novembre 1942, soit trois jours seulement après l’invasion de Saint-Étienne par les nazis, il est contacté par Gustave Gimon qui lui demande de rejoindre la Résistance en faisant du renseignement sur les Allemands. Il est alors dessinateur-architecte au service technique de la ville, mais n’hésite pas une seconde à accepter.

Le 17 novembre 1942, il est affecté à un nouveau poste qui va lui faciliter la tâche : il se retrouve chargé d’assurer la liaison entre l’administration municipale et l’occupant. Un Ausweis l’autorise à pénétrer dans tous les locaux tenus par les Allemands, du siège de la Gestapo stéphanoise, le Nouvel Hôtel à la Kommandantur.

Gabriel Debard ne néglige aucune occasion pour fréquenter des gestapistes, que se soit au siège même de la Gestapo ou dans les Grands Hôtels où ceux-ci avaient l’habitude de festoyer. Et ce, afin de leur soutirer des renseignements.

Il finit même par ressentir davantage de crainte vis-à-vis des résistants qui pourraient le suspecter de collaboration et l’exécuter que pour les gestapistes eux-mêmes.

Au Nouvel Hôtel, Gabriel Debard subtilise toutes sortes de documents et de tampons et même un registre où figurent les noms et matricules d’environs 200 indicateurs français de la Gestapo. Son action contribue également à l’identification du chef local de l’Abwehr, le service d’espionnage allemand. Tout commence par un assassinat dans la nuit du 23 au 24 juin 1944 à Saint-Étienne. Un certain Caezanno, suspecté du crime, est arrêté par la police française. Toutefois la Gestapo ordonne immédiatement de le relâcher. Le commissaire Laagel, un proche de Gustave Gimon, intrigué par l’insistance des Allemands à le faire libérer, le fait suivre et découvre qu’il se rend souvent chez un soi-disant Belge, Robin, en réalité Ernst Müller, dirigeant de l’Abwehr à Saint-Étienne.

Il faut dire qu’il pouvait être facile de se tromper sur le compte d’une personne à cette époque.

Comme par exemple le chef des Français de la Gestapo à Saint Étienne qui était en réalité un agent double livrant de précieux renseignements au réseau de Gustave Gimon.