LEMOINE Eugène

Auteur de la fiche : Dominique MORIN

Eugène LEMOINE


Né le 6 janvier 1920 à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Menuisier, il entre en 1936 à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, dont il devient Fédéral et fait équipe avec Armand Vallée, l’aumônier fondateur de la CFTC du diocèse, qui sera arrêté, interné à Fresnes et mourra en mars 45 à Mauthausen. Requis en mars 1943 pour aller travailler en Allemagne en vertu de la loi de Vichy de février 1943, il tente en vain de s’embarquer pour l’Angleterre.

En Allemagne, il est affecté comme menuisier à l’usine Albert Fiedler à Wittenberg.

Les activités interdites qu’il déploie sont d’une part sa responsabilité catholique d’un groupe : « c’était lui qui nous soudait », d’après L. Le Gall, membre du groupe ; d’autre part ses fréquents déplacements le dimanche pour garder des liens avec les groupes catholiques des autres régions : Halle, Leipzig, Dresde…

En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, il est arrêté une 1ère fois du 30 septembre au 25 octobre à la prison de Wittenberg puis de Halle. Il est interrogé le 25 octobre par la Gestapo, « accusé d’avoir, sachant que c’était interdit, continué la J.O.C en Allemagne. Ils veulent absolument que je connaisse personnellement le cardinal Suhard qui, prétendent-ils, est un grand ennemi de l’Allemagne et un agent du contre-espionnage allié » (extrait de son carnet).  Il est relâché, repris pour avoir porté à manger à un évadé d’un camp disciplinaire et internés dans les mêmes prisons.

Il est envoyé dans le camp disciplinaire de Spergau le 21 novembre 1944 ; puis transféré à Zöschen.

Il décède le 8 février 1945 à Zöschen.