Sclumberger Etienne
Auteur de la fiche : Rédacteur François Fouré - Sources : Robert Badinier
Etienne Sclumberger
En sortant de polytechnique Etienne Sclumberger choisit le génie maritime. Le 18 juin 1940, à 26 ans, il est ingénieur à l’arsenal de Cherbourg. Les panzers allemands ont atteint la somme, il n’hésite pas à désobéir à ses supérieurs et fait réparer quatre sous-marins au lieu de procéder à l’accorage des batteries. Il permet ainsi aux submersibles d’être remorqués jusqu’en Angleterre. Il quitte la France par le port de Cherbourg à bord d’une vedette et sait prendre le temps de prendre avec lui des soldats et des marins restés à terre. Il s’engage dans les Forces Navales Françaises Libres le 1er juillet pour embarquer un mois plus tard comme enseigne de vaisseau sur l’aviso Commandant Duboc et participer à l’expédition de Dakar. Il est désigné pour faire partie de l’équipe de parlementaire chargée de rallier la population à la France libre. Il est détaché en novembre auprès de l’amiral Thierry d’Argenlieu pour les opérations conte Libreville et Port Gentil.
Après avoir pris par à la campagne d’Erythrée conter les Italiens, il est chargé d’escorter des convois au moment où la bataille de l’Atlantique fait rage. En octobre 1941, il est à bord du dernier bateau de l’escorte d’un convoi de Gibraltar vers l’Angleterre. Il fait stopper son aviso pour repêcher 70 marins dons le navire a été touché. Il est alors sanctionné pour avoir désobéi à son supérieur. En février 1942 il est à bord du sous-marin Junon, opérant de nombreuses patrouilles dans les fjords norvégiens à partir de la base de Dundee. Le 15 septembre, il débarque des commandos au fond de Björandfjord pour détruire la centrale hydraulique de Glômfjord. Elle alimentait une usine d’aluminium importante pour l’industrie aéronautique allemande et une usine d’eau lourde, un constituant essentiel de la bombe atomique. Par la suite, il arme et équipe le sous-main Morse, cédé par les Anglais. Vichy le place en disponibilité par mesure disciplinaire par arrêté signa Auphan, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité pour désertion et trahison, six mois après le sabordage de la Flotte à Toulon. Après la capitulation de l’Allemagne, il est nommé directeur des études à l’Ecole Navale.
Les actes de ce Français libre, résistant de la première heure, symbolisent le courage de ceux qui n’ont jamais désespéré de la civilisation. Son ouvrage « L’honneur et les Rebelles de la Marine française » est révélateur du combat qui a été mené aux moments les plus sombres de l’Histoire de notre pays par des marins qui dans l’adversité, ont su dire non à l’oppression et à la barbarie.