CHATELAIN Enogat

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Enogat CHATELAIN

Révoqué en juin 1940 pour s’être engagé sans autorisation, le gardien de la paix Enogat Serge Chatelain est né le 4 août 1909 à Auchel (Pas-de-Calais). Réintégré un an plus tard, il a alors treize ans d’ancienneté : il s’engage dans la future France Combattante en octobre 1942 et devient responsable adjoint du commissariat de Colombes. Il subit deux sanctions pour son comportement résistant : le 25 septembre 1941, pour avoir tenu des propos gaullistes, et le 23 juillet 1942 pour avoir critiqué un défilé de la LVF. En 1943, de garde nocturne devant un bureau de travail allemand, il y pénètre et s’empare de dossiers qu’il détruit. Il prévient un peu plus tard un réfractaire de l’imminence de son arrestation. Interpellé peu après, l’intéressé avoue avoir été avisé par un policier. Il arrive au commissariat entre deux gendarmes accompagnés par un officier, où tous les agents défilent devant le dénonciateur qui fait mine de ne pas reconnaître Chatelain. En mai 1944, celui-ci participe à un coup de main raté contre un train de munitions en gare d’Argenteuil. Puis en juin, avec un collègue, Constant Belleville, il sauve un aviateur allié blessé et le fait soigner. Il participe aussi à des transports d’armes au cours desquels deux de ses camarades, les inspecteurs Charpentier et Morlevat, sont arrêtés : ils sont remis en liberté le 7 août. Pendant les combats de la Libération, le 17 août, il fait prisonnier avec son groupe dix allemands d’une pièce de DCA installée sur une digue de la Seine. Il prend part également à la défense de son commissariat et de la mairie. Le 24 août, informé de ce que deux Allemands à moto tirent sur les passants, il se rend sur place avec quatre hommes : le gardien André Sarre est mortellement blessé, mais un des Allemands est fait prisonnier et l’autre s’enfuit avec la moto. Chatelain est promu brigadier en décembre 1944. Il prend sa retraite de brigadier-chef en mars 1959, décoré de la Croix de guerre