Vieux Elie

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Elie Vieux

Elie Vieux est né le 20 juillet 1897 dans le Puy-de-Dôme. Ses parents s’installent à Saint-Symphorien-de-Lay. Il étudie à l’École pratique et obtient le brevet capacitaire de l’enseignement primaire.

En juin 1916, Élie Vieux s’engage au 3 e régiment d’infanterie coloniale. Il est blessé deux fois. Croix de Guerre, il revient à Roanne en 1920.

De retour auprès de ses parents et de sa sœur, son BCEP lui permit d’entrer dans l’Enseignement Public comme suppléant.

Il occupa différents postes et obtint le Certificat d’Aptitude Professionnel à l’enseignement le 10 juillet 1923.

Il enseigna à St Symphorien de Lay, puis à l’école de l’Arsenal à Roanne avant son arrivée au faubourg Mulsant à l’école de garçons de la rue des Ecoles (Rentrée 1929).

Passionné par son métier, il se spécialisa au fil des années dans l’enseignement en Cours Préparatoire.

Il avait deux autres passions, la musique et l’engagement politique et syndical.

Il jouait très bien du violon et emportait son instrument partout.

Ses camarades de tranchées l’avaient surnommé « le violon ».

Fils d’un père passionnément républicain, il s’intéressa très vite aux luttes syndicales. Il fut membre du syndicat des Instituteurs où il eut des responsabilités locales et parfois départementales.

Il adhéra au parti socialiste en 1928, il y restera jusqu’en 1951.

Ses dons pour le violon, sa passion pour le chant chorale l’amènent à devenir membre de la Philharmonie de Roanne puis à fonder en 1931, une toute nouvelle chorale scolaire, La Chorale Mulsant. Plusieurs fois par an, elle se produit sur le kiosque de la Place Victor-Hugo à Roanne.

En 1933, forte de 180 choristes, elle remporte le deuxième prix du Festival de musique de Vichy avec les félicitations du jury, en présence du président de la République M. Albert LEBRUN. Les déplacements se succèdent, Saint-Brieuc en 1936, Genève en 1937. La Guerre de 1939 mettra fin aux activités de la chorale musicale.

C’est de cette chorale que naîtra en 1937 une section sportive, tout d’abord dans le cyclisme puis dans diverses équipes sportives dont le basket-ball en 1937.

La section Basket-ball eut comme premier sponsor l’industriel local, Henri Rhodamel, qui devint Président du Groupe Sportif de la Chorale Mulsant.

En 1940, Elie VIEUX prit tout de suite une position résistante, comme le prouve la lecture de ses carnets, toujours secondé par son épouse (Claudine-Marie Gougot épousé le 17 septembre 1938).

C’est avec un petit groupe d’amis qu’ils commencèrent à inscrire les V de la victoire, avant de diffuser des tracts et des journaux clandestins, puis de réceptionner des courriers.

Membre du réseau NAP « Noyautage des Administrations Publiques, il devint le quatrième chef MUR de l’arrondissement en 1943.

En mai 1944, Élie Vieux rencontre, dans la clandestinité, au stade Malleval, le représentant du PC et du FN, Bénédicte Boiteux. Ils signent un accord qui crée le comité roannais de la Libération nationale (CLR). L’occupant est nerveux et multiplie les exactions (Renaison le 10 août 44, Neaux et Roanne le 18 août). Les Allemands quittent Roanne le 21 août. Le CLR est réuni chez Élie Vieux, place Victor Hugo. Le Comité décide de se rendre à l’Hôtel-de-Ville.

Élie Vieux assure par intérim les fonctions de sous-préfet, Auguste Dourdein préside la délégation municipale provisoire. Le lendemain, les Roannais célèbrent leur premier jour de liberté. 10.000 personnes chantent La Marseillaise et crient « Vive de Gaulle ». Élie Vieux prend la parole : « L’heure que nous attendions a enfin sonné… Les mouvements de Résistance qui n’ont jamais désespéré de la Patrie et qui n’ont jamais voulu pactiser avec l’ennemi, prennent en main l’administration de la ville… »

Le 7 septembre, Élie Vieux, accompagné du commandant Antoine, accueillent au Coteau les libérateurs qui remontent sur Paris. Il doit gérer, au nom du Gouvernement provisoire, une situation qui n’a rien d’idyllique : revalorisation des salaires, amélioration des approvisionnements, rétablissement des transports, épuration de l’administration.

Il eut la tâche délicate, d’une part d’éviter les vengeances sommaires à la Libération, il y réussit, d’autre part de remettre en route les institutions républicaines et les rouages économiques, ce qu’il fit sans démériter.

Il servit dans les fonctions de Sous-Préfet jusqu’à la fin de sa délégation en novembre 1946.

Il reprit son métier d’enseignant en janvier 1947 et l’exerça jusqu’à sa retraite en 1952. Il se consacra en parallèle à l’écriture de son livre dont il publia le premier tome en 1950.

Avec d’autres collègues, qui comme lui n’acceptaient pas leur éviction qu’ils considéraient comme une injustice, il fonda l’Association des Préfets et des Sous-Préfets de la Résistance dont il fut élu Président.

Après plusieurs années de bataille parlementaire ils obtinrent le vote d’une loi promulguée le 4 avril 1955 qui permettait leur réintégration. En raison de son âge, il demanda sa mise en disponibilité et prit officiellement sa retraite de la Préfectorale à la fin du premier trimestre 1958.

Il décéda brutalement dans la nuit du 25 au 26 mai 1958.

 

Distinctions d’Elie VIEUX

Croix de Guerre 14-18

Médaillé de la Résistance

Chevalier de la légion d’Honneur

Chevalier des Palmes Académiques