LOUVEAU Édmond

Auteur de la fiche : François Fouré : Sources : Philippe Lacarrière "Les volontaires de l'Aube" Editions du Félin, 1999

Édmond LOUVEAU

Nommé administrateur supérieur et gouverneur de la Haute Volta en 1937, Édmond LOUVEAU a quarante quatre ans en 1940.

Après avoir entendu l’appel du général De GAULLE, il sait instinctivement que sa route consiste à poursuivre la lutte contre l’Allemagne et l’Italie. Il cherche aussitôt des contacts avec les Anglais de la Gold Coast. Mais le colonel TOCCANIER commandant militaire de la Haute Volta est fidèle à Vichy alors que les jeunes officiers songent à rallier la France Libre et à fuir chez les Britannques. Édmond LOUVEAU reçoit l’ordre de ramener dans les casernes les troupes rebelles. Il s’arrange pour arriver trop tard à la frontière. La suspicion plane sur lui. Malgré la campagne organisée contre lui, il reste inébranlable dans ses idées, d’autant que De GAULLE lui a demandé de rester en place. Il est bientôt convoqué à Dakar par le Gouverneur Général Pierre BOISSON qui, sous le prétexte d’un entretien, le fait tomber dans un traquenard.

LOUVEAU ne se soumet pas et le 12 août 1940, il est invité à se rendre dans les appartements des officiers généraux de l’hôpital. Mais il en sort plusieurs fois et rencontre du monde avec qui il réaffirme sa foi dans la Résistance. Il est alors écroué à la prison de Médina. Son arrestation provoque la réaction d’anciens combattants et officiers de réserve. Il est alors transféré à Bamako et en novembre 1940 à Alger, puis à la prison militaire de Clermont Ferrand. Il y retrouve bon nombre de Français Libres venant d’Afrique dont Pierre MENDÈS France qui réussira peut de temps après une magnifique évasion.

En avril 1941 Édmond LOUVEAU et « les plus dangereux criminels » sont transférés à la prison de Grannat pour y être jugés par la cour martiale spéciale.

Après un simulacre de procès ils sont condamnés à mort. Mais l’intervention de De GAULLE qui met dans la balance la vie des prisonniers vichystes au Gabon, fait commuer la peine en travaux forcés à perpétuité. Édmond LOUVEAU est alors transféré au bagne de Clermont Ferrand où le régime ne peut conduire qu’à la mort. Une nouvelle intervention de De GAULLE renvoie les huit prisonniers FFL à Grannat.

Le 2 décembre 1942, BOISLAMBERT, BISSAGNET et PÉCHERAL s’évadent. LOUVEAU est trop faible et ne s’est pas joint à eux. Les cinq prisonniers restant sont alors transférés à Riom où ils en retrouvent d’autres comme le général de LATTRE de TASSIGNY  qui s’évade le 2 septembre 1943. A son tour LOUVEAU réussie à s’évader le 31 décembre 1943 avec l’aide de la Résistance qui le cache dans différentes fermes de la région. Bientôt rétabli, il demande à prendre une part active dans la Résistance. Il travaille alors à Villeurbanne avec le chanoine BOURSIER qui imprime Témoignage Chrétien.

Un jour l’ordre de Rallier Londres lui parvient. Arrivé à Toulouse, il échappe à une rafle de la Gestapo et gagne Pau. Il cherche par deux fois à passer en Espagne. Il y parvient enfin et après quatre jours d’incarcération, il arrive à Madrid d’où il gagne Alger. Il rencontre enfin le général De GAULLE qui le fait compagnon de la Libération.