DESPRAT Edmond-Gabriel

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Edmond-Gabriel DESPRAT

Né le 17-12-1918 à  « Les Rollets » 01140 ILLIAT « J’étais aspirant en 1939, blessé, prisonnier, évadé. En 1942 je suis entré en contact avec la Résistance par l’intermédiaire de Robert DEBORD de « France d’abord ». J’ai été affecté le 1er janvier 1943 au réseau « Armor » : propagande, recrutement, attribution de fausses cartes d’identité, renseignements. Le 1er 1944 j’ai été muté au réseau AJ- Aj – de l’O.S.S. (Office of Stratégic Services) U.S.A. Principales actions : mars 1944 j’évite un bombardement dangereux à Lyon-Monchat à proximité d’un gazomètre alimentant Lyon 3° et Villeurbanne ouest, en provoquant le sabotage d’une usine de roulements à billes. J’ai fait prévenir à plusieurs reprises les maquis d’Isère, de Savoie, du Rhône, de l’Ain  d’attaques des Groupes Mobiles de Réserve. Donné des renseignements sur les mouvements de l’escadre de la Luftwaffe à Lyon grâce à la maîtresse du chef d’escadre. J’ai été dénoncé, arrêté le 4 juillet 1944, remis à Klaus Barbie qui a tenté de me persuader de collaborer. Comme j’ai nié appartenir à la Résistance il m’a « confié » à une équipe de tortionnaires, voyous français, dirigés par « Gueule tordue » de son nom Francis André. Coups de toutes sortes, supplice de la baignoire, brûlures, ongles des pieds arrachés, petits doigts écrasés, je n’ai pas parlé.

J’ai été condamné à mort le 7 juillet 1944et dirigé sur Compiègne le 22 juillet 1944 puis vers Neuengamme, camp de concentration en Prusse particulièrement sévère.

Dans les archives S.S. à Dachau a été retrouvé un « calcul de rentabilité pour la S.S. des détenus en camp de concentration »

 

Prix de la location pour une journée d’un détenu    : 6 reichsmarks

Moins pour la nourriture                                          : 0.50 reichsmark

Moins pour l’amortissement des vêtements            : 0.10 reichsmark

Bénéfice journalier                                                   : 5.30 reichsmarks

Espérance de survie 9 mois soit 270 jours à 5.30 = 1431 R.M.

Récupération sur les cadavres dents en or vêtements

moins 2 R.M. pour la crémation                                 200 R.M.

Soit bénéfice au bout de 9 mois                               1631 R.M.

Non compris la récupération des os et des cendres

A Neuengamme « l’espérance de survie » était de 6 mois

 

Le 15 août 1944 je suis dans un Kommando de travail à Brême, 14 heures par jour pour la construction d’une usine sous-marine de réparation de sous-marins.

24 décembre 1944 je suis condamné à la pendaison pour sabotage, le 25 décembre l’interprète du Kommando (un Alsacien René HORT) trouve dans le bureau du secrétariat la feuille de pendaison et la mange.

J’ai été fusillé avec un groupe de Russes le 19 avril 1945, relevé par un prisonnier français après le départ des S.S. je suis resté 10 jours dans le coma. Admirablement soigné par le médecin-major anglais d’une antenne chirurgicale restée pour assister les survivants, malgré une épidémie de typhus.

J’ai été rapatrié le 12 juin 1945

Après une longue convalescence, j’ai été journaliste à « Lyon-Libre » journal issu de la Résistance puis au « Progrès de Lyon » en tant que’ chroniqueur judiciaire. Je suis Président de l’Amicale Rhône-Alpes des survivants de Neuengamme et Vice-président de l’Amicale Nationale. Commandeur de la Légion d’Honneur au titre de la Résistance et de la Déportation.

Quinze décorations »

 

Matricule 39929 à Neuengamme