DEREY Pierre

F.T.P.

Auteur de la fiche : Marc Fineltin

DEREY Pierre

DEREY Pierre Né le 12 mars 1909 à Couchey (Côte d’Or) et Mort le 28 décembre 1944 à Neuengamme

Vigneron, mobilisé en 1939 au « 9° train » comme conducteur.

Son fils Albert (qui avait 9 ans à l’époque) raconte qu’en août 1940 revenant de Lyon par le train avec son père, encore en uniforme, ils ont été contrôlés par un soldat allemand, qui a fait une observation à son père lui demandant de ne plus porter son uniforme. Son père a répondu qu’il n’en était pas question et qu’il voulait rejoindre le « colonel » de Gaulle à Londres. Par chance le contrôleur qui était occupé par ailleurs n’a pas relevé cette réponse. Pierre DEREY connaissait De Gaulle avant guerre, mais ignorait sa nomination au grade de général.

Revenu à Couchey, Pierre DEREY a rencontré l’Abbé COCHET professeur de philosophie au séminaire, qui, par mesure disciplinaire de l’Évêque de Dijon, farouche pétainiste, venait d’être nommé curé de Couchey. L’Abbé a fait entrer Pierre en Résistance, (en août 1940 avant même que l’on parle de Résistance) en disant qu’il serait plus utile sur place qu’à Londres.

Le Frère de l’Abbé COCHET était passeur à Mont-les-Sœurs en Saône et Loire il a fait passer en zone libre Félix MAURICE et Alfred CHAMONAL tous deux de Couchey, ils ont rejoint les Forces Françaises Libres dont ils ont fait toutes les campagnes d’Afrique et Italie dont bien sûr le « Mont Cassino ». Il a fait passer en zone libre deux autres natifs de Couchey Pierre GASPARD et René FALLETET qui eux sont restés en Auvergne dans la famille GASPARD puis l’Abbé les a fait revenir et entrer à la S.N.C.F. ce qui les dispensait du S.T.O.

Le colonel FABIEN des F.T.P. (Francs Tireurs Partisans) fut logé plusieurs mois dans la maison de Pierre DEREY. Il était en relation avec l’Abbé COCHET ET René LORIGUET

Un jeune chef de 20 ans, Albert MOREEL, né à Pont-Sainte-Maxence, élève de l’école normale de Compiègne, dont les pseudos était Max Legrand ou Lenormand fut longtemps hébergé dans la maison DEREY, ce fut un frère aîné pour les fils DEREY Albert et Maurice, qui participaient indirectement à la Résistance, Albert se souvient avoir accompagné pour le guider, sur les ordres de son père, « Max » à la ferme du Leuzeux où un maquis s’installa peu après (aller/ retour à pied 12 km, beaucoup pour ses 12 ans).

« Max » était le chef de la Compagnie F.T.P. « Lucien Dupont » qui comptait 28 hommes sur Fixin, Couchey, Morey-Saint-Denis, Saint-Philibert, Brochon et Gevrey-Chambertin.

Leurs actions, en plus du renseignement, consistaient en déraillements de train et parachutages à Saint-Philibert et aux Leuzeux.

Albert signale le garde forestier FROMAGEOT, et le coiffeur LAMARCHE qui furent particulièrement actifs sur Saint Philibert.

Max Legrand faisait à vélo de nombreux déplacement surtout dans le Chatillonnais en relation avec l’Abbé VANEK curé de Saint-Mars-sur-Seine. Pour éviter aux enfants d’en savoir trop ils furent placés au petit séminaire de Flavigny-sur-Ozerain.

« Max Legrand» était fiancée avec la sœur de Germain DEREY, habitant Lyon elle s’appelait Madeleine PARISOT, elle avait de faux papiers et se faisait passer pour la fille d’Albert PARISOT vigneron à Couchey, et déporté aussi.

Après la guerre et le décès de Max, la sœur de Germain DEREY a épousé André BON, qui, prisonnier de guerre, s’est évadé 2 fois et est entré en Résistance. Lui aussi était un héros de Rawa Ruska.

Un soir « Max » est arrivé avec un grand Résistant pour lequel l’Abbé COCHET cherchait une cachette sûre Albert pense en 1942/1943. Ils ont dîné avec ce monsieur, à la table familiale, qui n’a pas quitté l’écharpe mauve qu’il serrait autour de son cou. Il pense qu’il s’agissait de Jean MOULIN. Sa mère Germaine DEREY l’a reconnu formellement après la guerre sur la photo de « Match »Il a passé la nuit chez un bourgeois de Couchey non résistant mais sympathisant Georges GALETTE.

La Milice et la Gestapo au cours d’une rafle sur dénonciation à Couchey et Fixin ont arrêté le 19 avril 1944 Pierre DEREY, ainsi que Georges DURAND et Albert PANSIOT ainsi que Gabriel LAMALLE l’ouvrier vigneron de Pierre DEREY. Aucun n’est revenu. Max Legrand arrêté, torturé, déporté sur une civière, est mort en arrivant à Buchenwald. Des 6 habitants de Couchey qui ont été déportés un seul est revenu.

L’Abbé COCHET mort le 26-12-1944 à Gross Rossen

Pierre BOLNOT mort le 10 mai 1945 à Sand Bostelle, ses cendres sont au Struthof

Albert PANSIOT mort le 29 décembre 1944 à Mitzburg, Kommando de Neuengamme.

Gabriel LAMALLE mort à Neuengamme

Pierre DEREY mort le 28 décembre 1944 à Stocken Kommando de Neuengamme, ses cendres sont au Struthof

Désiré MAURICE est revenu, c’est un frère de Félix qui a fait carrière dans l’armée après avoir fait toutes les campagnes Afrique et Italie de la France Libre.