Domenach Denise
Drôme , Rhône-AlpesAuteur de la fiche : Robert Bacconnet
Denise Domenach
Elle n’hésite donc pas à saisir l’occasion lorsque l’aîné de ses huit frères et sœurs lui propose de rejoindre les rangs des combattants de l’ombre. Jean-Marie Domenach est alors inscrit au lycée du Parc et il connaît un professeur antinazi qui lui a ouvert la porte de la Résistance. D’abord chargée de tracts et de journaux clandestins, puis de messages, et même parfois d’armes, l’adolescente, souvent à vélo, sert d’agent de liaison. Elle est engagée aux côtés d’un groupe de jeunes gens, dont Gilbert Dru, l’un des cinq résistants fusillés le 27 juillet 1944 place Bellecour.
Clandestinité
En novembre 1942, la situation se tend. Le réseau résistant est de plus en plus traqué. Loreley, c’est alors son nom de guerre, inspiré d’un poème d’Apollinaire, échappe de peu à une arrestation dans la cour de l’Hôtel Dieu. Elle est alors étudiante en lettres. Outre des tracts, elle fabrique des faux papiers à la fac afin de permettre à des camarades de rejoindre les maquis du Vercors et de l’Ain. En mai 1944 elle devient responsable des Jeunes des Mouvements unis de la Résistance. En juin, repérée et recherchée par la Gestapo, elle entre dans la clandestinité. « J’ai dû changer d’identité, quitter mes parents et la fac pour me cacher. Je suis devenue Dominique Duplessys. Je changeais souvent de logement, jusqu’au jour où n’étant plus utile à Lyon, je suis partie chez mes grands-parents à Hauterives ».
De la Drôme, elle revient à Lyon après la Libération. Elle y poursuit ses études pour devenir professeur de français-latin. En 1946, elle se marie avec Bernard Lallich, lui aussi actif dans la Résistance à Paris. Ils auront trois enfants.
Engagement sans faille
Denise Domenach-Lallich n’a jamais cessé de témoigner de son expérience et de l’histoire de la Résistance auprès des jeunes et dans un ouvrage autobiographique : Demain, il fera beau (2). Dans les années 80, elle est à l’origine du comité du Rhône de France Alzheimer et participe à la création du Centre d’histoire de la résistance et de la déportation à Lyon (CHRD) où ses témoignages marqueront de nombreux visiteurs.
(1) 39-45 Témoignages Rhône, Hors-série du Progrès publié en novembre 2012 – Témoignage recueilli en mai 2012 par Arnélia Simier : Demain, il fera beau. Journal d’une adolescente. Éditions BGA Permezel, 2001