DELANOUE Paul.

Auteur de la fiche : Sources Musée National de la Résistance de Champigny

DELANOUE Paul.

Né en juin 1908 à Sonzay (Indre-et-Loire) ; mort à le 23 mars 1983. Instituteur.

Fils d’un petit exploitant tué dans la Somme en 1918, Paul DELANOUE fut boursier et élève à l’École normale d’instituteur de Loches (Indre-et-Loire) de 1923 à 1926. Il organisa un mouvement de démission des normaliens de la préparation militaire supérieure. En 1926, il adhère au Parti communiste, au syndicat unitaire de l’enseignement. De 1929 à 1931 il est l’un des secrétaires du Comité central des groupes de jeunes de l’enseignement, chargé plus particulièrement des Écoles normales. Simultanément, il établissait le contact avec l’Union fédérale des étudiants, en devenait le secrétaire de la branche « enseignement ».

À partir d’avril 1934 et jusqu’au début de l’année 1935, il assura aussi les fonctions de secrétaire régional du Parti communiste. En 1935, il fut délégué du syndicat unitaire de l’enseignement et de divers syndicats ouvriers de Tours au congrès d’Issy-les-Moulineaux de la CGTU et à la séance commune de la Mutualité réunissant délégués CGT et CGTU. Il fut élu secrétaire du comité de Front populaire du canton de Bléré qui s’affilia en 1938, après Munich, au mouvement Amsterdam Pleyel. Il a eu à connaître plusieurs sanctions administratives ou blâmes (par exemple en 1930 pour action syndicale). Tout en continuant à exercer comme instituteur, il reprit des études de mathématiques à la Faculté des sciences de Poitiers (mathématiques générales, mécanique rationnelle) et des études par correspondance (électronique) qui furent interrompues par la guerre. Organisateur du travail clandestin dans la vallée du Cher après l’interdiction du Parti communiste, il fut mobilisé en avril 1940. Fait prisonnier, il s’évada, recommença le travail clandestin. Il passa complètement dans la clandestinité au printemps 1942 et, après un voyage en zone sud, vint travailler à Paris. Ayant perdu le contact avec l’organisation clandestine du Parti, il travailla comme technicien aux Compteurs de Montrouge. C’est là qu’il retrouve le contact avec l’organisation communiste clandestine et il participe aux activités du comité populaire des Compteurs de Montrouge. En mai 1943, Paul DELANOUE bascule de nouveau dans la clandestinité pour se consacrer entièrement au travail de reconstitution du mouvement syndical clandestin dans l’enseignement. Il était alors en contact avec Charles NEDELEC, adjoint de Benoît FRACHON et Pierre VILLON, dirigeant du Front national pour l’indépendance de la France. Il fut rédacteur en chef de l’École Libératrice clandestine et contribua à la reconstitution des divers syndicats d’enseignants. Il participa à la rédaction de « L’École laïque » et de « L’Université libre » clandestines. À la Libération, il était membre du bureau du Syndicat national des instituteurs et secrétaire de sa commission d’action laïque; simultanément Benoît FRACHON lui demanda d’être le rédacteur en chef de la Vie Ouvrière. Il assura cette fonction de la Libération jusqu’en mars 1946. En avril 1946, P. DELANOUE fut élu secrétaire permanent de la Fédération de l’Éducation nationale qui venait de se constituer, le secrétaire général étant LAVERGNE, de tendance réformiste. Il conserva ces fonctions après la scission, jusqu’en décembre 1949.