DELABRE Jean-Marie

Défense de la France

Auteur de la fiche : Marc Fineltin : Sources AERI

DELABRE Jean-Marie

Un engagement intact malgré les épreuves

Jean-Marie Delabre a 14 ans en 1939 (il est né le 17 décembre 1924).Il étudie au lycée Montaigne à Paris. Lorsque la guerre est déclarée, son père est mobilisé et le reste de la famille déménage pour Caen. Puis, c’est l’exode et le départ vers le sud en juin 1940. La famille rentre finalement à Paris à l’automne, où il reprend le chemin du lycée.

Jean-Marie fait partie des Volontaires de la liberté, puis de Défense de la France. Durant l’année 1940-1941, grâce à l’un de ses amis, Jacques Richet, il rencontre Jacques Lusseyran et intègre le groupe de résistance des Volontaires de la liberté. Avant cette rencontre, les deux amis arrachaient déjà les affiches allemandes sur le trajet les conduisant au lycée… Ils distribuent désormais unefeuille d’information, bientôt journal, appelé Le Tigre.

Au début 1943, les Volontaires de la liberté décident de fusionner avec le mouvement Défense de la France, dirigé par Philippe et Hélène Viannay. Jean-Marie est responsable de la diffusion du journal Défense de la France au lycée Louis-Le-Grand, où il poursuit ses études jusqu’en 1943. Ses sœurs, Pascale et Marileine, l’aident en distribuant des exemplaires à leurs amis. Jean-Marie participe à plusieurs opérations risquées de distribution en direct : dans le métro, à la sortie d’une messe, pour le 14 juillet 1943… A partir du milieu de l’année 1943, il travaille également au service des faux-papiers.

 Arrestation

Le 20 juillet 1943, Jean-Marie a rendez-vous dans la librairie de Madame Wagner « Au vœu de Louis XIII » à Paris, mais la Gestapo y a tendu une souricière. Jacqueline Pardon, arrive quelques minutes après lui et est également arrêtée. Ils sont conduits au siège de la Gestapo puis sont transférés à la prison de Fresnes. Jean-Marie reste en prison jusqu’en janvier 1944. Ces six mois sont très difficiles. Un des rares réconforts est la voix de Jacqueline Pardon, qui crie les nouvelles diffusées de cellule en cellule.

Déportation

Un jour de janvier 1944, on vient le chercher dans sa cellule : c’est le départ pour le camp de Royallieu à Compiègne, puis pour l’Allemagne, où il passera son vingtième anniversaire. A Buchenwald, Jean-Marie, avec ses amis Jacques Lusseyran et Jean-Claude Comert, est tout d’abord mis en quarantaine. Il part ensuite pour le camp de Mauthausen, puis avec le commando de l’usine Steyr. Les conditions de vie y sont désastreuses. Son travail consiste à creuser des galeries. L’usine Steyr est régulièrement bombardée par les Alliés et les déportés réparent les dégâts. Jean-Marie est blessé par un éclat de bombe. Envoyé au Revier, l’infirmerie du camp, il parvient à y rester travailler pour aider l’équipe de soin. Cette place est moins difficile physiquement, mais Jean-Marie ne peut que constater le nombre de corps envoyés au four crématoire.

Le retour en France

Au début du mois de mai 1945, on commence à entendre les bruits des canons au loin, puis la Croix-Rouge arrive et annonce l’arrivée des Américains. Ce sera le 5 mai 1945. Ce jour-là, son camarade Raymond prend la route pour la France, seul, avant d’être rapatrié. Il sera un des rares déportés de ce convoi à s’évader alors. Jean-Marie, blessé au pied par sa chaussure, renonce à ce voyage. Il est rapatrié 15 jours plus tard et conduit jusqu’à l’hôtel Lutétia. Le retour à une vie normale est difficile : il est extrêmement fatigué et il a du mal à se concentrer. Il abandonne donc ses études de Droit. Philippe Viannay le prend sous son aile, comme beaucoup d’autres jeunes résistants déportés. Jean-Marie travaille au journal France-Soir, puis dans le commerce international de céréales. Une fois à la retraite, il s’engage dans de nombreuses associations, relatives à la Résistance, mais aussi de solidarité.

 

Il est Officier de la Légion d’honneur.