DANIGO Marcel, François

Auteur de la fiche : Jean-Pierre Besse, Guy Haudebourg, Alain Prigent, Serge Tilly

DANIGO Marcel, François

Né le 19 avril 1909 à Port-Louis (Morbihan), fusillé le 3 juillet 1944 à Angoulême (Charente) ; ajusteur-outilleur, FTP ; militant communiste et résistant de Loire-Inférieure [Loire-Atlantique] et des Côtes-du-Nord [Côtes d’Armor].

François-Marie Danigo, quartier-maître mécanicien dans la Marine nationale, devenu par la suite ajusteur, épousa Zénobie, Marie Cormier, couturière. Ils avaient respectivement 27 ans et 24 ans au moment de la naissance de leur fils Marcel et demeuraient rue de la Grand’Poste à Port-Louis.

Marcel Danigo épousa le 25 mars 1932 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) Yvonne, Henriette, Louis Jugeau. Il était ajusteur-outilleur à l’usine des Batignolles à Nantes. Il adhéra au Parti communiste à la fin des années 1920 et participa à la reconstitution du parti clandestin. Il fit partie des militants qui distribuèrent l’appel rédigé par Marcel Paul en juillet 1940. Arrêté alors qu’il distribuait des tracts avec Louis Le Paih, il eut la chance de tomber sur des gendarmes qui le verbalisèrent uniquement pour défaut d’éclairage. Membre des premiers groupe de l’OS, il participa à diverses actions parmi lesquelles la récupération d’explosifs en septembre. 1942 avec Raymond Hervé, il réalisa un attentat à la bombe contre un bureau d’embauche nantais pour protester contre le recrutement de la main d’oeuvre pour l’Allemagne. Il participa à l’exécution d’indicateur en juin 1942 à Nantes. Lorsque, en juillet-août 1942, la police française opéra un vaste de filet contre le PCF et l’OS de Loire-Inférieure, Marcel Danigo s’enfuit à Lerné (Indre-et-Loire) chez son frère. En novembre 1942, Prosper Jeannic le contacta au nom de la direction communiste des Côtes-du-Nord. À Guingamp, il retrouva Marcel Brégeon, ancien responsable de LOS de Loire-Inférieure devenu interrégional FTP qui fut abattu par la police de Vichy le 15 avril 1943. Danigo effectua d’abord ces liaisons puis passa vite aux actions de sabotages et de cambriolages de mairies avec le groupe des de Pleumeur-Gautier (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor). En contact avec Robert Toanen, il participades missions militaires en particulier un sabotage contre une pelle mécanique sur un des chantiers de l’armée allemande à Pleumeur-Gautier. Il fut arrêté le 3 avril 1943 à Plouguiel (Côtes-du‑Nord). Nord ; Côtes d’Armor). Son dossier fut transféré à Caen le 6 mars 1943 par la gendarmerie de Tréguier (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor). Un rapport de la police judiciaire de Lannion (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), le 6 mai 1943, le présentait ainsi : « Membre de la deuxième section de l’OS de Nantes a participé à des attentats et à un assassinat. Très dangereux, toujours armé. Ayant demeuré à Nantes ». Après les interrogatoires effectués par la police française, il fut incarcéré à Saint-Brieuc puis à Rennes. La prison Cartier étant saturée, une partie des détenus fut transférée à Angoulême (Charente) le 26 avril 1944. Il fut condamné à mort le 3 juillet 1944 par le tribunal militaire allemand de cette ville (FK 887) et fusillé le jour même au lieu-dit « Les Trois Chênes » à Angoulême en même temps que Charles Le Moal, Edmond Le Merrer, Émile Laurent et Jean Mont tous les quatre nés en 1924 et originaires de Bretagne. Marcel Danigo avait 35 ans. Il était alors présenté comme « sans domicile fixe ». Lieutenant FTP, homologué lieutenant FFI, il fut d’abord inhumé à Liners (Charente) puis à Lézardieux (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor).

Son épouse décéda le 27 octobre 1943. Le couple avait deux enfants, Yves né en 1932 et Marcelle, née en 1933, qui furent confiés en 1943 à l’Assistance publique.

Il demeure une incertitude sur la vie clandestine de Marcel Danigo entre son arrestation au printemps 1943 et son transfert à la prison d’Angoulême, certaines sources signalent qu’il se serait évadé avant d’être à nouveau arrêté.

Sources :

  • Archives dép. Loire-Atlantique, 1M481 ; Archives dép. Côtes d’Armor, 1043W 31 à 34, activités du PCF (1940-1944).
  • BAVCC, Caen.
  • Albert Ouzoulias, Les bataillons de la jeunesse, Éditions sociales, 1972 ; Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1970 ; Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord 11920-19451, Saint-Brieuc, 2000 ; Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°617 ; Clarté, 1945-1947.-Renseignements communiqués par Madame Joëlle Danigo-Mexmain.
  • -État civil de Port-Louis (pas de mention de décès).