LEBEAU Colbert
Auteur de la fiche : Dominique MORIN
Colbert LEBEAU
Né le 23 octobre 1922 à Paizay-le-Sec (Vienne), il est fiancé. Il travaille comme employé de banque au Crédit de l’Ouest de Châtellerault. Entré à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, il en devient le responsable fédéral. C’était déjà un groupe clandestin en zone occupée, tout autant que les scouts, alors même qu’il était le responsable de 250 militants. Aussi son aumônier a-t-il déclaré qu’ils étaient déjà très surveillés. Tous les papiers afférant à cette activité ont été brûlés par précaution à l’époque par cet aumônier, l’abbé Chesseron. Le 8 mars 43, il est requis pour l’Allemagne pour le Service du Travail Obligatoire.
En Allemagne, il est affecté au travail d’entretien à l’usine de traitement de charbon à Mücheln-Geiseltal, près de Leipzig.
Les activités interdites qu’il développe sont dans le prolongement de son dynamisme déjà concrétisé en France. Il recherche d’autres chrétiens. En juillet 1943, il rencontre ainsi Clément Cotte à la sortie d’une messe, récemment arrivé comme prêtre clandestin dans la région. Celui-ci lui demande de devenir responsable catholique du camp de Mücheln. Il répond qu’il ressent comme une mission cet apostolat auprès des Travailleurs Français. Devenu membre de l’équipe coordinatrice de la région de Halle, il anime de nombreuses réunions dans toute la région, et même des récollections de plusieurs jours.
En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, il est arrêté le 13 septembre 1944 à l’usine, par les gendarmes sur ordre de la Gestapo, pour activités religieuses. Les interrogatoires à la prison de Halle sont musclés et portent sur les mêmes chefs d’accusation que pour les autres militants d’Action catholique arrêtés en même temps que lui. « Tu es jociste-führer de Mücheln. Vous recevez tous vos consignes de Suhard. Ceci montre bien le motif de votre arrestation. Vous êtes ici pour lutter contre le national-socialisme, et donc contre le moral de l’Allemagne ». La Gestapo a utilisé les mêmes termes pour interroger André Parsy. Ses lettres à un autre jociste avaient été confisquées auparavant par la Gestapo, lors d’une arrestation. Y étaient révélées ses activités jocistes. Il fut donc spécialement interrogé sur les activités « révolutionnaires » de la JOC. Il est emprisonné à la prison de Halle ou il retrouve les autres responsables catholiques de la région.
Il est envoyé le 21 novembre au camp disciplinaire de Spergau, puis à Zöschen, d’où on ne revient pas.
Il décède le 3 janvier 1945 au Revier du camp de représailles de Zöschen.