ROYCOURT Clément "Couroy, Regnier, Rivière"

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Clément ROYCOURT

Le gardien de la paix Clément Gaston Roycourt est né le 29 octobre 1918 à Moulins (Allier). Blessé en juin 1940, hospitalisé à Loudun, il s’évade sous le fauxnom de Deshaye, pour rentrer à Paris. Hospitalisé à nouveau au Val-de-Grâce, il y participe à la création d’une filière au départ vers l’Angleterre, organisé par le groupe Victor Hugo, de cinq aviateurs britanniques blessés et ex_ ltrés de l’hôpital, à bord d’un avion pris au Bourget.

Dès la mi-1941, il établit un contact avec Honoré d’Estienne d’Orves188 : il relate sa participation sous ses ordres avec trois complices à la destruction du sémaphore du terrain d’aviation de Chartres. Revêtus de capotes et d’insignes de la Lutwaffe, et dotés de faux ausweis, les résistants entrent dans le camp en voiture trois minutes, et sortent de l’autre côté du terrain, vers Dreux. Pris en chasse par

et réussissent à se dégager pour prendre le train de cinq heures au départ de Versailles vers Paris. Roycourt, intégré dans la police en octobre 1941, avait rejoint la Résistance proche du PC en août 1942, par l’entremise de Daniel Chouteau.

Il héberge de 1943 à la Libération une juive dont le mari meurt déporté. Les renseignements qu’il centralise sont transmis vers Londres par Félix, le radio d’un réseau Action britannique Buckmaster. Roycourt répond aux pseudos de Couroy, Regnier, Rivière, et crée en juillet 1943 une section armée au sein du FN-Police. Il enseigne le maniement des armes reçues de Londres, par groupes de trois patriotes, dans les sous-sols des Halles, de la Préfecture de Police, du Val-de-Grâce ainsi que dans les Catacombes. Il devient de fait le principal organisateur des actions armées que mène le FNP. C’est lui qui coordonne la remarquable évasion du lieutenant Gélin du BOA, arrêté par les BS à la gare de l’Est avec trente kilos d’explosifs et condamné à mort par les Allemands. En janvier 1944, il a de premiers contacts avec les représentants de L’Honneur de la Police (Jean Bataillard) et de Police et Patrie (Pétrus Delorme), en vue de futures actions communes. Fin juin, les Allemands essaient de l’arrêter à domicile et défoncent sa porte à la mitraillette. Il entre dans la clandestinité ce qui lui vaudra une révocation.

Clément Roycourt, titulaire de la Médaille de la Résistance, sera homologué capitaine des FFI. Retraité comme inspecteur spécial en janvier 1969, il meurt le 13 septembre 1990.