Bouvet Camille

Auteur de la fiche : Gilbert Dupau : extrait de son livre « La Résistance dans Les Landes » paru aux éditions Gascogne en 2008

Camille Bouvet

Camille Bouvet est né le 29 janvier 1903 à Gujan-Mestras (Gironde), Il succède à son père comme notaire à Dax.

En septembre 1939, il est mobilisé comme soldat de 2e classe, au servi du Deuxième Bureau de l’armée française, à Toulouse. À l’arrivée des troupes d’occupation, en juin 1940, ayant repris ses occupations de notaire, il reste en contact avec ses anciens chefs du Deuxième Bureau.

Dès ce moment, à travers de nombreux passages clandestins de la ligne de démarcation vers la zone libre, entre Hagetmau et Orthez, il établit, à bicyclette, de nombreuses liaisons de renseignements avec Pau. La ville de Dax à petite distance de la frontière espagnole et de la ligne de démarcation, est un point stratégique pour le réseau Alliance, plaque tournante parfaite que Camille Bouvet utilise judicieusement.

Camille Bouvet rencontre Loustanau-Lacau, alias Navarre, le 13 octobre 1940 à Pau, et devient l’agent secret Abu 124, du réseau Alliance. Dans cadre de la « Patrouille » de Dax, qui est opérationnelle dès le début 1941, il accepte de servir de boîte aux lettres au réseau, et les agents de renseignement envoient leur courrier chez lui. Il a fait notamment parvenir le plan du port de Saint-Nazaire avec les emplacements des forces navales ennemie plan qui a été établi quelques temps avant l’attaque de ce port par un commando britannique le 27 mars 1942. Il est aussi l’agent payeur des chefs de l’Intelligence Service et il est en contact avec un agent britannique connu sous le pseudonyme Bla envoyé par l’Intelligence Service, à qui il remet mensuellement l’argent qui lui est destiné. Trahi par Bla qui est un agent des Services du contre-espionnage allemand, Camille Bouvet est arrêté le 16 ni 1942, en son étude de Dax. Dans le même temps, ce coup de filet de l’Abwehr permet d’arrêter dix autres membres du réseau Alliance. Il est incarcéré à la prison allemande de Fresnes, en région parisienne, mais sa famille ne l’a su qu’en septembre. Le 4 novembre, le tribunal militaire allemand condamne Camille Bouvet à mort ainsi que huit de ses compagnons : André Bonnet, sous-lieutenant, Antoine Hugon, capitaine, Joseph Ornstein, Marcel Pautard, sous-lieutenant, Edmond Poulain, Jean Totuf, Lucien Vallet. Ils sont fusillés le 30 novembre 1942 au Mont-Valérien. Jean-Arthur Jackson et Jean-Louis Malherbe sont condamnés respectivement à huit et six mois de prison