Tardivel Blanche "Marinette "

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Blanche Tardivel

Blanche Tardivel, (Marinette dans la Résistance) a aujourd’hui 91 ans, mais le souvenir de ses exploits au maquis est intact, elle nous raconte :

« C’est au printemps 1944 que j’eus mon premier contact avec Corentin André (Maurice dans la Résistance). A cette époque j’habitais Quai de Diane à Lannion juste au-dessus de la Kommandantur.

La journée était belle et je m’étais rendue à la piscine sur les bords de la rivière, Corentin, Prof de Gym au collège s’y trouvait avec l’une de ses classes, soudain un détachement allemand vient le trouver et il me fait signe de récupérer sa sacoche, ce que je fis prestement et que j’emmenais à la maison. Maurice ne fut pas arrêté immédiatement mais il était « grillé » et de ce jour il dut rejoindre le maquis de Coat Ne venez.

Le lendemain il me fit prévenir de lui rapporter sa sacoche pleine de documents, ce que je fis le jour même, ainsi le contact était établi et je devins tout naturellement son agent de liaison, ce qui lui permettait de garder le contact avec la Résistance de Lannion.

Mes visites au maquis de Coat Nevenez étaient fréquentes jusqu’au jour où je fus repérée par un Allemand de la Gestapo et qu’il me fallut moi aussi rester au maquis. J’y étais déjà depuis quelques temps, lorsque toujours repérée par un couple de collabos, le maquis fut cerné et investi par les troupes allemandes.

Malgré des pertes importantes, les maquisards résistèrent à l’assaut et réussirent à capturer le couple de mouchards. Seule femme parmi les patriotes, on me confia la garde de la femme collabo et c’est en l’emmenant dans une ferme amie que je me trouvais nez à nez avec un soldat nazi. Il tire mais c’est la moucharde qu’il blesse et les quelques patriotes qui me protégeaient l’abattent d’une rafale.

Nous rejoignons la ferme qui se trouve abandonnée car la patronne et sa fille sont parties au maquis de Coat Ne venez pour soigner les blessés et enterrer les morts. On emmène la « moucharde » blessée à l’hôpital de Lannion et je reste seule à la ferme. Le lendemain matin des nazis dont un officier parlant parfaitement le français investissent la ferme. Ils me demandent d’aller récupérer un de nos camarades qu’ils viennent d’assassiner. Il s’agit de Laurent Le Goavec, ils m’imposent de le traîner et de l’enterrer.

Ils fouillent la ferme, exigent qu’on leur fournisse des cordes, que je récupère en détachant les vaches. Heureusement, ils ne trouvent rien de compromettant et pensent que je suis la fermière.

Maurice qui la rejoint peu après, trouve qu’elle en a assez fait et lui demande de rentrer chez elle à Lamballe où elle participe à la libération de sa ville ».