BOULAGE Bernard

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Bernard BOULAGE

Est né le 2 janvier 1912 à Ligny-le-Ribault (Loiret). Il est entré en fonctions en janvier 1936 à la Préfecture de Police. Affecté au commissariat de Vincennes, il ne rejoint pas son travail le 31 août 1941, sans prévenir personne. Il est aussitôt révoqué, le 1er septembre 1941. Son ami Rodolphe Jovet et lui contractent un engagement au sein de l’Armée d’Armistice et demandent à aller en Afrique. N’y parvenant pas, ils désertent et sont arrêtés et incarcérés quelques mois. Libérés en décembre 1941, les deux hommes réussissent à rejoindre l’Espagne en bateau. On y retrouve la trace de Boulage : il est arrêté, à Bascarat, le 16 mars 1942, après avoir essayé de rejoindre l’Afrique du Nord via Marseille.

Il passe six mois dans les geôles locales, successivement à Gérone, Figueras, Barcelone, Saragosse, puis Miranda. Il rejoint Gibraltar le 6 juillet 1942. Il embarque quelques jours plus tard sur le Lanstephan Castle, et se retrouve à Greenock le 1er août. Il subit le traditionnel passage par Patriotic School, et rejoint le BCRA, toujours avec Jovet. Après plusieurs mois de formation, il est parachuté en France en avril 1943 avec son compagnon, à Pressy, près de de mission par le Réseau Action 1, il est responsable de la Mission Bir. L’objectif qui lui est assigné : la centralisation du renseignement dans la région, en créant un centre de recueil à Lyon. Dans ce contexte, il accomplit de nombreuses missions : mise en place de liaisons radio, organisation de parachutages, sabotages de voies ferrées. A la fin du mois de mai, il peut passer quelques jours avec sa femme à Rodez, puis à Fontenay-sous-Bois et à Ligny. Dans sa ville natale, il retrouve un chef local de la Résistance, M. Masson, policier de la PP retraité, qui remplit des missions de renseignement pour lui. En charge d’un sous-réseau, Bernard Boulage repart en opérations à Mâcon, Dijon, Nice, Cannes et Marseille. Le 18 août 1943, victime de la dénonciation d’une voisine, les Allemands l’arrêtent à Lyon au domicile d’un agent local, Léon Verdier. Incarcéré successivement à Montluc, puis à Fresnes, déporté en Allemagne le 17 février

1944, il meurt à Mauthausen le 29 avril 1945, laissant une orpheline de dix ans. Il sera réintégré rétroactivement dans ses fonctions, le 10 septembre 1944, et promu brigadier-chef.

L’Armée le reconnaît comme chargé de mission de 3e classe (sous-lieutenant). Pour sa part, Rodolphe Jovet survit à la guerre et travaille dans les services du 2e Bureau, boulevard Lannes à Paris.