BETBÈZE Antonin

Auteur de la fiche : François Fouré - Sources : Philippe Lacarrière "Les volontaires de l'Aube" Editions du Félin, 1999

Antonin BETBÈZE

En ce 12 juin 1940, le lieutenant Antonin BETBÈZE est à la tête d’une section du 6ème tirailleurs sénégalais au combat dans le secteur de Vouzier Sainte-Mehenould.

Il est fait prisonnier, et avec d’autres officiers gagnent l’Oflag II D au fond de la Poméranie. Le 11 décembre, il tente une première évasion mais un moment de doute l’y fait renoncer. Il reprend la vie monotone dans le camp de prisonniers. Le 6 août 1941, il tente une nouvelle évasion. Elle réussit mais il est repris le lendemain, alors qu’il tente de monter dans un train. Il est reconduit au camp. Avec d’autres officiers, il est transféré à l’Oflag II B en Poméranie orientale. Déjà plusieurs officiers cherchent une solution au problème posé par l’impérieuse nécessité de chercher à s’évader. Leur attention est attirée par le système de chauffage central. Il passe par des canalisations souterraines qui alimente des baraquements situés à l’extérieur du camp. Après des semaines de travail, le travail de préparation est achevé et l’évasion est prévue le 10 août 1942. Il décide de faire équipe avec le lieutenant MORVAN, un breton. Le petit groupe de neuf officiers s’engage dans le souterrain. Certains se perdent dans le dédale des canalisations et c’est la mort dans l’âme que MORVAN et BETBÈZE sortent du souterrain et gagnent la liberté. L’allemand parlé couramment par BETBÈZE facilite le déplacement de la petite équipe qui arrive à Augsbourg le 15 août. Les deux officiers ont formé le projet de gagner les Alpes tyroliennes. Mais ils sont repérés sur la route du Fernpass et sont enfermés au Stalag de Landeck où ils cachent leur statut d’officiers.

Bien décidés à s’évader une nouvelle fois, ils y parviennent et se préparent à affronter la montagne sur quatre-vingt kilomètres avec un col de 2 900 mètres à franchir. Le 21 août, ils sont surpris par les gardes-frontières et de nouveau enfermés au camp de Landeck. Le 31 une nouvelle tentative se conclue par une nouvelle arrestation à la gendarmerie de Keppel. Dans la nuit, seul BETBÈZE arrive à s’échapper. Il gagne enfin la Suisse d’où il rejoint la France et le domicile familial.

Mais il ne peut rester sans rien faire. L’armée française se bat en Tunisie. Il faut la rejoindre. Il décide de passer en Espagne. Une première tentative de franchissement des Pyrénées échoue en raison du mauvais temps. La seconde se traduit par une nouvelle arrestation facilitée par la trahison du passeur. BETBÈZE cherche de nouveau un moyen pour s’échapper. Dans la nuit profitant de son transfert sur Toulouse, il trompe l’attention des Feldgendarmes et se cache durant un mois dans la ville. Il entre en contact avec une organisation et passe en Espagne où il connaît les prisons de Barbastro et Madrid. Enfin, en octobre 1943, il est embarqué à Malaga sur un paquebot des Messagerie Maritimes et débarque à Casablanca.

Il s’engage au 2ème régiment de chasseur parachutiste et participe aux combats de libération de Bretagne et dans les Ardennes. En avril 1945 son unité est parachutée à Groningen. La section du lieutenant BETBÈZE détruit le poste de Westerbork et tue le général qui s’y trouve.