NEYRET Antoine
Auteur de la fiche : Marc Fineltin
Antoine NEYRET
Le 13 novembre 1941, vingt-trois militants communistes comparaissent devant la Cour Spéciale du Tribunal Militaire de Lyon pour « menées antinationales ». Parmi eux, Jean CHAINTRON est condamné à mort puis gracié (il restera détenu en Dordogne jusqu’à son évasion en juin 1944), la Lyonnaise Francine CHOLLET à vingt ans de travaux forcés (puis déportée à Ravensbrück d’où elle ne reviendra pas) et Antoine NEYRET aux travaux forcés à perpétuité.
A la veille de Noël, NEYRET est transféré à la prison de Saint-Étienne où il restera jusqu’au 17 juillet 1943. Ce jour-là, à 13 heures 30, une ambulance le conduit à l’hôpital Bellevue. En route une opération des F.T.P.F l’enlève et il est immédiatement dirigé sur une « planque » grâce à Henri FAVORITI. Après un mois et demi de convalescence, il rejoint Clermont-Ferrand où il occupe la fonction de Commissaire aux effectifs des F.T.P.F. pour les départements du Cantal et du Puy de Dôme.
Début 1944, il est muté à Valence avec la même responsabilité pour les départements de la Drôme, de l’Ardèche, du Vaucluse, du Gard et de la Lozère. Le triangle régional de direction se trouve alors composé de Théo VIAL-MASSAT, Henri FAVORITI et Antoine NEYRET (Boivin).
Le 9 mai 1944, dans une rue de Nîmes, NEYRET est interpellé par deux agents de la Gestapo, qui après une fouille sommaire, lui intiment l’ordre de les suivre. NEYRET (Boivin) n’a qu’une pensée : se débarrasser du minuscule rouleau de papier où sont mentionnés, bien que codés, des renseignements de grande importance sur la Résistance. Dans un réflexe soudain, il bouscule ses anges gardiens et se sauve en courant tout en mâchonnant le précieux document. Il entend ses poursuivants qui crient : Terroriste ! Terroriste !
Coup de feu. Vive douleur dans la poitrine. Le temps de recracher le morceau de papier, il perd connaissance. Réveil à l’hôpital. La Résistance a des ramifications au sein du personnel hospitalier. Les dirigeants F.T.P.F. décident : pour qu’il échappe à la torture, il faut le sortir mort ou vif.
Neuf jours plus tard, six maquisards en civil pénètrent dans l’hôpital, à bord d’une camionnette bâchée prise antérieurement aux Allemands. Le portail de l’hôpital leur est ouvert par un comparse. Quelques minutes plus tard, la camionnette repart. état nécessitant ponctions sur ponctions, il a fallu le transporter dans une « planque« confortable et sûre, ce qui a nécessité plusieurs transferts, sur un brancard improvisé et cahotant (une échelle).
Bien qu’incomplètement guéri et devant son insistance, on le conduit en Ardèche où il prend le commandement des F.T.P.F. et participe à la libération de ce département ; il est nommé ensuite chef départemental des F.F.I..