NOËL André

Auteur de la fiche : Sources : Mémorial du Cherche-Midi – Allocution prononcée par le Révérend Père Riquet le 6 mai 1984

André NOEL

N’avait pas 30 ans lorsque la « drôle de guerre » le mobilise comme officier en 1939.

Elle lui permit de se marier, puis de faire preuve de ses qualités de chef dans la vraie guerre en mai- juin 1940.  Dès octobre 1940, le salon du jeune ménage, rue de Verneuil, devient un foyer de résistance, spirituelle d’abord. On y diffuse l’Encyclique du Pape Pie XI, « Mit brennender Sorge », sur le racisme et le nazisme, puis les premiers messages de Pie XII qui sont, pour eux, des appels à la Résistance.

C’est là que l’Abbé Valée, de Saint-Brieuc, faisant la liaison entre la zone libre et la zone occupée, leur fait connaître le réseau Combat, fondé et dirigé par Henry Frenay. André Noël s’y engage dès les premiers mois de 1941. Il travaille avec le Capitaine Guédon, adjoint de Frenay pour la zone Nord, à recueillir des renseignements sur le mouvement de l’Armée allemande, et à recruter des collaborateurs actifs pour Combat. Malheureusement, il est pris avec l’Abbé Valée, Jeanne Sivadon, le Docteur Noury, Mademoiselle Boumier, dans le premier coup de filet de la Gestapo dans le réseau Combat, le 5 février 1942.

Interné au Cherche-Midi, André Noël s’y révèle un animateur de la Résistance. Un vicaire de Noisy-le-Grand, arrêté uniquement pour avoir bousculé un officier allemand en courant prendre son train, viendra me dire, une fois libéré, son admiration pour André Noël. De sa cellule, chaque matin, il commente les nouvelles aux détenus des cellules voisines. Le dimanche, il leur lit les lectures et les prières de la messe avec un commentaire qui exalte leur courage. Face au tribunal, il s’impose par ses déclarations patriotiques, reprenant à son compte les appels de Fichte à la Résistance contre Napoléon.  Transféré à Sarrebrück, puis à Cologne, il fait l’admiration de l’aumônier allemand de la prison par sa sérénité face à la mort. Avant d’être décapité à la hache, à Cologne, le 7 janvier 1944, il déclare au procureur allemand venu lui notifier son exécution : « Je meurs sans haine. J’offre ma vie pour que la France et l’Allemagne puisent s’entendre dans la paix du monde entier. »

En voyant s’élaborer une Europe où se retrouvent et s’unissent des peuples qui, dans le passé, se sont tant combattus, on peut dire que le sacrifice d’André Noël, et de tant d’autres qui suivirent le chemin tracé par d’Estienne d’Orves, ce sacrifice n’a pas été vain. En lui, s’enracine la résolution de ceux qui travaillent aujourd’hui à construire une Europe fraternelle dans un monde réconcilié.