CHANET André

Auteur de la fiche : Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (AFMD)

André Chanet


André Chanet, Chevalier de la Légion d’Honneur s’est éteint, le 15 février 2013, à l’âge de 93 ans.

Il était entré en résistance chez Merlin Gerin, aux côtés de Marco Lipszyc, le commandant Lenoir.

Chargé d’encadrer, sans armes, la manifestation du 11 novembre 1943 aux Diables Bleus à Grenoble, il a été pris dans la rafle : il avait trouvé un passage libre et il est retourné chercher un de ses camarades qui portait des papiers importants.

Malheureusement pour eux, quand ils revinrent au pas de course, le passage était gardé par les nazis.

Déporté à Buchenwald et Dora, avec le numéro F 39850 à triangle rouge, il a fait partie du groupe de Léon Bronchart, les électriciens du Kommando AEG Electriker. Avec eux il a partagé « l’amitié et les poux ».

Avec ses deux camarades Robert Jacquet et Edouard Bontoux il avait fabriqué une petite balance en bois pour répartir équitablement la ration de pain pour trois, de margarine et de saucisson qui constituaient leur repas quotidien. Grâce à cette amitié partagée, ces trois hommes et la plupart de ceux du Kommando AEG ont pu survivre à l’enfer de Dora.

Dans son un livre « Les hommes ont besoin d’amitié » (Edition Scripta tél :09.51.71.00.49) André Chanet, écrit que pour survivre dans la jungle de Dora, l’amitié et la solidarité sont vitales pour ne pas perdre son âme, puis sa vie, tout de suite après.

André ChanetSon livre est un témoignage de l’horreur dont les hommes sont capables et des incroyables capacités d’autres hommes à faire face à ces horreurs, sans violence et sans haine.

En 1945, de retour du camp de la mort de Bergen-Belsen, il prend l’initiative et la responsabilité d’édifier un Parc des Sports, dans sa commune d’Entre-deux-Guiers en Chartreuse, inauguré le 24 août 1947.

Puis il rentre à Grenoble, où il fait carrière chez Merlin Gerin, entreprise de construction de centrales électriques, et deviendra Ingénieur Principal, chargé de chantiers importants à l’étranger : Algérie, Turquie et Angola.

A la retraite, il renoue avec le groupe de Léon Bronchart dit « Léon la vapeur » et par fidélité à l’amitié qui le liait à ses compagnons participe aux sorties organisées à tour de rôle par ses amis anciens déportés dont le Général Walter, qui lui remet sa Légion d’Honneur. C’est pour André une façon d’entretenir et de perpétuer les valeurs qui ont permis à ces hommes de survivre : amitié, fidélité, solidarité et entraide.

C’est le message qu’André Chanet s’est efforcé de transmettre à chaque fin avril, à chaque 8 mai, à chaque 11 novembre, à chaque moment officiel et public et qui se termine, comme son livre, par « N’oubliez-pas ! ».

Son action de mémoire et de prévention auprès des écoles s’est prolongé jusqu’à ses quatre-vingt dix ans, jusqu’au bout de ses forces : André a agi, transmis, il a attiré l’attention sur la sauvagerie qui affleure toujours à la surface de la civilisation.


Le dimanche 24 avril 2016, à l’occasion de la Journée Nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation, une cérémonie s’est déroulée au Parc des sports municipal d’Entre Deux Guiers. A cette occasion, le stade a été baptisé du nom d’André Chanet, résistant et déporté.