PORTRON Albert

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly

Albert PORTRON

PORTRON Albert, Jules

Mouvement : F.T.P. (Franc-Tireur-Partisan)

Date de naissance : 07-06-1914

Date de disparition : 15-06-1944

Son action dans la résistance :

PORTRON Albert Jules
Né le 7 juin 1914 à La Rochelle (Charente Inférieure, Charente-Maritime), fusillé le 15 juin 1944 à Paris 15e ; employé de
commerce ; FTP ; membre du parti communiste clandestin.

Son père Ernest Portron épousa Jeanne Laurans.

Albert Portron, employé de commerce à Brest, épousa le 1er août 1936, à Saint-Brieuc, Jeanne Le Mansec, institutrice née en 1912 qui enseignait à l’école publique de Plestin-Trigavou (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor). Le couple s’installa en 1938 dans le hameau de Saint¬Quay en Plélo (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) où Mme Portron avait été nommée. Ils eurent deux enfants nés en 1940 et 1942.

Albert Portron qui était employé de commerce à Saint-Brieuc perdit son emploi après la Débâcle. Il travailla alors comme terrassier sur des chantiers à Guingamp.

Le PC clandestin fut pratiquement décapité dans les Côtes-du-Nord après les grandes arrestations d’août 1943. Sous l’impulsion de Louis Picard les structures clandestines se reconstituèrent avec une nouvelle génération de militants. Très rapidement, la direction des FTP s’engagea dans les premiers déraillements de train en particulier sur l’axe Paris-Brest. Ces opérations furent menées par le groupe « Félix Cadras » de Châtelaudren-Plouagat mis en place par André Cavelan au début de l’année 1943.

Les époux Portron étaient en contact avec la résistance communiste de la région depuis le printemps 1942.

Albert Portron intégra le groupe dirigé pendant l’été 1943 par Pierre Malfoy et Jean-Baptiste Morvan. Le sabotage commis le 15 octobre 1943 sur la voie ferrée Paris-Brest au lieu dit « Kerfichart » en Plouvara, provoquant le premier déraillement de train dans les Côtes-du-Nord, mit en mouvement toutes les forces de répression.

Le 1er novembre 1943 vers 16h30, ayant blessé accidentellement sa fiancée Agnès Mordelet au domicile de celle-ci, Jean-Baptiste Morvan se rendit de lui-même à la brigade de Châtelaudren où il fut arrêté par les gendarmes Broustal et Le Carnuzel. On trouva sur lui une photo d’Albert Portron. Deux heures plus tard, au bourg de Plélo, Le Carnuzel arrêta Portron, porteur d’une arme, qui fut remise aux autorités allemandes. Incarcéré à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc, dans le quartier allemand, it retrouva ses deux camarades Jean-Baptiste Morvan et René Thouément.

Portron fut transféré à la maison d’arrêt Jacques Cartier de Rennes puis à celle Fresnes (Seine) vers le mois de mars 1944. Le 1er juin 1944, il fut jugé avec ses quatre camarades FTP du groupe Cadras (Gilbert Le Taillandier, Jean-Baptiste Morvan et René Thouément et Hyacinthe Tilly) par un tribunal militaire allemand, condamné à la peine de mort pour activité FTP et fusillé le 15 juin 1944 au Ministère de la Défense direction générale des Armées 2, bis avenue de la Porte de Sèvres en Paris 156.

À cet emplacement se trouvaient à l’époque les champs de tirs de l’armée de l’air. Son décès a été constaté par un médecin allemand à 15h34. Albert Portron avait 30 ans.

Le nom d’Albert Portron figure sur la plaque du Ministère de la Défense direction générale des Armées 2, bis avenue de la Porte de Sèvres en Paris 15e et sur la stèle du bourg de Plélo.

Jeanne Portron dont les activités de Résistance furent reconnues à partir de mai 1942, termina sa carrière à Saint-Brieuc.

Commentaire de l’auteur

Sources : -Archives dép. Côtes d’Armor 1T1610, dossier professionnel de Mme Portron versé par l’Inspection académique ; 2W235, 1043W33 (activité du PC de 1940-1944), 1140W2. -L’Aube Nouvelle, hebdomadaire de la fédération des Côtes-du-Nord du PCF (1945-1951). -Joseph Darsel, La Bretagne au combat, Le Signor, 1980 ; Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Re-Ptanne 1 9A 9 • Alain Prigen,t, »seire des CennibW5.SteS c’es Cdtes-Giu-Ncro’ (31920-19de Sàlt c, 2geg ‘Main Prient, Serge -Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°8/9, 2000 ; Serge Tilly, L’occupation dans les côes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord,n°10 2004 et n° 11 2005. Manuscrit inédit de Jean Le Lévrier, membre du groupe Félix Cadras de Plouagat – Châtelaudren, déporté.