Jean-Pierre Bloch

De la Résistance à la défense de tous les opprimés »

Est né le 14 avril 1905 à Paris, Jean Pierre-Bloch, il a débuté sa carrière de journaliste en 1930, comme rédacteur au Populaire, dans le quotidien de la SFIO que dirigeait Léon Blum. Il devient en 1936, à trente et un ans, le plus jeune parlementaire de France dans la chambre du Front populaire. En 1938, il dénonce avec force les accords de Munich.

Engagé volontaire en 1939, prisonnier en juin 1940, il s’évade pour rejoindre la Résistance. En 1941, il organise le premier parachutage d’hommes et d’armes en France, ce qui lui vaut d’être recherché par la Gestapo. Arrêté en Espagne, condamné à mort par Vichy, il s’évade à nouveau pour gagner Londres, où il est l’un des responsables du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) de la France libre de 1942 à 1944. En 1943, il est nommé commissaire à l’intérieur du gouvernement provisoire de la République à Alger. Il voit alors passer bon nombre de ceux qui devaient ensuite connaître la notoriété, Emmanuel d’Astier, François Mitterrand, Pierre Mendès France ou André Philip. A la Libération, il est l’un des vingt-sept jurés au procès du maréchal Pétain et le général de Gaulle le charge de nommer les commissaires de la République, les préfets et les secrétaires généraux. Après la guerre il est réélu député socialiste de l’Aisne en 1945. il se détache alors ensuite de la vie politique pour se consacrer à la lutte contre le racisme. Vice-président du comité d’action de la Résistance depuis 1948, il est élu en 1968 à la présidence de la Licra, où il consacre son action à la défense des opprimés, qu’ils soient kurdes, juifs d’URSS ou noirs américains. Luttant sans relâche contre le racisme, la xénophobie et la « renaissance du néonazisme et des thèses révisionnistes », il dénonce en France le sort « scandaleux » réservé aux travailleurs immigrés. Président honoraire depuis 1989 de la commission nationale consultative des droits de l’homme, Jean Pierre-Bloch était l’auteur de nombreux ouvrages, notamment Charles de Gaulle (1944), Liberté et servitude de la presse (1952), Les Causes de l’antisémitisme en France (1956), Jusqu’au dernier jour (1983), Londres, capitale de la France libre (1985). Il a publié dans le Monde une série de témoignages sur la France libre, le Front populaire, la Libération ou le procès du maréchal Pétain.

Grand- croix de la Légion d’honneur, croix de guerre avec sept palmes, Jean Pierre-Bloch était père de trois enfants, dont l’ancien député UDF de Paris Jean-Pierre Pierre-Bloch. Il était veuf depuis 1996 de son épouse Gabrielle, qui fut aussi une grande résistante.

Jean-Pierre Bloch est mort mercredi 17 mars 1999 à l’hôpital du Val-de-Grâce.