Une belle rencontre
Rencontre prévu le 19/03/2018
Madame Odile de Vasselot
« Il faut, me disait-on avec force, que les jeunes sachent ce que leurs grands-parents, leurs oncles, leurs tantes, qu’ils ont un peu tendance, qu’ils ont un peu tendance à considérer comme de vieux schnocks, ont eu l’occasion de faire pour leur pays, grâce à la Résistance, à l’âge qu’eux-mêmes, ces jeunes ont aujourd’hui……J’ai constaté, chaque fois que j’ai eu un contact avec ces auditoires de jeunes, que malgré les années écoulées leur intérêt pour la Résistance ne se démentait pas. Et bien souvent, à la fin de l’entretien, j’entends cette réflexion chargée d’envie : « Ce que vous avez de la chance d’avoir fait cela ! »…..Le 11 Novembre 1941 : ….. « …. Je ne sais à qui revient l’initiative de la manifestation qui marqua ce jour……j’ai plutôt l’impression que ce n’est qu’au dernier moment et spontanément qui naquit au sein du milieu étudiant l’idée de profiter du 11 novembre pour enfin relever la tête…. un mot d’ordre couru de bouche à oreille… « Tous à l’Arc de triomphe cet après midi avec un enseigne tricolore à la boutonnière… ». Faute de mieux nous avons fabriqué à la hâte de petits pompons de laine bleu, blanche et rouge que nous attachions trois par trois. Et a 16 heures nous étions bien sûr à l’Arc de triomphe. Des étudiants s’étaient déjà rassemblés au rond point des Chants-Elysées et montaient vers l’Etoile en brandissant de longues perches : c’était leur façon de dire qu’ils étaient avec de Gaulle. La place de l’Etoile étaient noire de monde…… l’atmosphère était électrique…. »
Monsieur Ivan Denys
« …. – dès que j’ai entendu, au lycée Janson à Paris où j’étais élève, que le maréchal Pétain, pour plaire aux Allemands, avait décidé de ne pas célébrer le 11 Novembre et l’armistice de la guerre de 14, alors que je voyais autour de moi, depuis tout petit, ceux qui en étaient revenus meurtris dans leur chair et leur âme…..quatre ans plus tard, sur les barricades de Paris que nous libérons en août 44, mes amis et moi et tous les résistants encore vivants – et Dieu sait si j’ai perdu des amis, des camarades de lycée, durant ces années sombres. ….. Les années noires que nous avions traversées, avec le tragique des arrestations, des emprisonnements, des déportations, avec la mort de tant de camarades, nous avaient donné le sens de la lutte, du dévouement, de la fraternité. ……Je reviens sur ce 11 novembre ou étudiant au lycée Janson ….je me souviens ….Curieusement un élève, que nous n’avons jamais entendu parler de de Gaulle , nous offre…de petites croix de Lorraine …. Notre professeur de lettres tente de nous en dissuader….nous irons à l’Etoile ! Le mot d’ordre se diffuse ….. On est si nombreux, on se sent si fort !Lai la foule ne nous permet pas d’avancer. Nous chantons la Marseillaise….. Brusquement, après quelques dizaine de minutes, on entend de lourds bruits de moteurs qui s’approchent ….On discute, on s’interroge. Impossible d’atteindre l’Etoile, impossible d’atteindre l’Arc de Triomphe : on se replie – sans se sentir vaincus. Cette manifestation nous remplie de joie, de fierté : nous avons les interdictions, nous avons célébré le 11 novembre, jour de victoire, une victoire que nous essorons, à notre tour, remporter un jour…. »
Marie Ostaszewski professeure-documentaliste au collège Fernande Flagon – Valenton 94/
« … incroyable rencontre… organisée pour nos collégiens : Ils ont beaucoup apprécié cet échange et mesurent la chance qu’ils ont eu de rencontrer des résistants »