Présentation dans la grand Amphi de la Sorbonne du CNRD 2005/2006 : La Résistance dans le monde rural

Rencontre prévu le 16/11/2005

Le CNRD 2005-2006 c’est déroulé sous le haut patronage du Ministre de l’Education Nationale et du Ministre délégué aux Anciens Combattants, à l’invitation des Fondations pour la Mémoire de la Déportation, de la Résistance, Charles de Gaulle et de la France Libre et des  associations des A.F.M.D. et M.E.R. qui ont organisées  cette matinée pédagogique sur « La Résistance et le monde rural ».  Cette matinée se tenait avec la participation de l’Association des Professeurs d’Histoire & Géographie et avec le soutien de la Mairie d’Issy-les-Moulineaux et de son Député-maire André Santini. Joëlle Dusseau, Inspectrice générale d’Histoire & Géographie rappelle que la France de 1939 est marquée par une importante ruralité – la moitié de la population française – puis brosse les différents aspects de cette résistance qui a concerné les marins, les pêcheurs, les agriculteurs, les montagnards. Après que ce monde rural, les hommes en particulier, eurent payé un lourd tribut pendant les combats de mai/juin 40 : 80 000 tués et 700 000 paysans prisonniers, les structures familiales s’en trouvèrent bouleversées. Si un temps le régime de Vichy s’essaya à « séduire » le monde paysan, en final sans beaucoup de succès, le « monde des campagnes » a joué un rôle majeur dans la Résistance : il fut « sa base arrière logistique ». A tour de rôle les témoins et historiens présents témoignent des formes multiples de cette Résistance. Roger Bourderon, historien et auteur d’une biographie sur Rol-Tanguy explique comment le chef de l’insurrection parisienne d’août 44 trouva refuge, quelques mois avant, chez des paysans qui cachaient tous les persécutés, juifs et résistants pourchassés par les polices allemandes et celles de Vichy. Le général Gilles Levy, évoque les maquis d’Auvergne où les parachutages d’armes des Alliés ne pouvaient réussir que grâce à la complicité des paysans, ces paysans qui recevaient la nuit, au clair de lune, l’avion qui apportait de Londres le courrier, et qui ne ménagèrent pas leur aide aux maquisards lors des combats du Mont Mouchet de juin 44. Élie-Jacques Picard, résistant à 20 ans en 1941, se souvient du soutien que les villageois de la région lyonnaise procuraient aux résistants du mouvement « Franc-tireur » et des « vrais-faux » papiers qu’ils étaient en mesure de leur fournir. Jacques Vico rappelle la précocité de la Résistance du « monde des campagnes » et raconte comment il fut chargé d’aménager un dépôt d’armes dans la ferme de ses parents à Saint Germain la Blanche-Herbe petit hameau du Calvados.

Après tous ces témoignages et en réponse aux questions posées par les élèves d’autres aspects de cette Résistance sont évoqués, le rôle des marins-pêcheurs des Côtes du Nord et de Bretagne, celui des « montagnards-passeurs » qui facilitaient le franchissement des Pyrénées ou du Jura aux « évadés de France », des médecins de campagne avec leur certificats médicaux de « complaisance », de la solidarité du « monde des campagnes et des montagnes » aux réfractaires au S.T.O. Matinée dense à la fois par les témoignages et la présentation du thème du concours 2005-2006, qui devrait inciter de nombreux élèves cette année encore à y participer pour,suivant les mots des Présidents des Fondations « …quil ne ressorte qu’un seul perdant : l’oubli ».

Jean Novosseloff