Le rôle historique et l’héritage actuel du C.N.R. par Madame Claire Andrieux

Rencontre prévu le 14/03/2013

Le rôle historique et l’héritage actuel du C.N.R a été le thème retenu, pour la conférence organisée le 14 mars 2013 à l’Institut des Sciences Politiques de Dijon, par notre délégué Jeannine Calba. Devant un très large et très participatif public. Claire Andrieu, historienne et professeur à l’I.E.P de Paris, a souligné combien l’histoire et la mémoire de cette institution politique « … par sa représentativité et sa longévité, n’a pas d’autre exemple dans l’histoire des pays occupés. », rappelant ainsi la spécificité très française du Conseil National de la Résistance. Elle a évoqué ensuite le long processus qui conduisit à sa création : En réaction à l’occupant, aux parodies successives des gouvernements de Vichy avec Pétain, d’Alger avec Darlan, puis Giraud et du lourd discrédit qui pesait sur les partis politiques qui avaient faillis, la Résistance rechercha, très tôt, l’union autour d’un projet qui devait lui assurer : reconnaissance et à la France Libre : légitimité. Ce projet d’union et d’actions se fit autour d’un programme central populaire et démocratique. En puisant ses sources dans les idées généreuses et humanistes émises par le parti socialiste, le parti communiste et le monde syndical à l’aube du Front Populaire. Et aussi parmi les idées exprimées par Léon Blum, dans la correspondance clandestine qu’il entretenait avec Charles de Gaulle à Londres, et développées en parallèle par des résistants de la première heure comme Christian Pineau, André Philip…. Ce projet devait symboliser par un rassemblement de toutes les tendances politiques l’union nationale dans la Résistance avec une vision nouvelle démocratique, économique et sociale des institutions de la France à la libération.

Le Conseil de la Résistance  voit le jour, après bien des difficultés, à Paris rue du Four le 27 mai 1943, présidé par l’envoyé du général de Gaulle : Jean Moulin. C’est à l’automne 1943 qu’il prendra le vocable de « Conseil National de la Résistance« . Le 26 août 1944 c’est une Résistance unifiée qui descend les Champs-Elysées avec le chef de la France Libre entouré par les hommes du CNR Bidault, Le Troquer…

Après « la libération de Paris, le CNR trouve difficilement sa place », la guerre froide se profile à l’horizon et son souvenir s’estompe pour tomber dans l’oubli.

C’est seulement à la fin des années 90 que les trois initiales du CNR reviennent dans la mémoire des Français, à un moment où un certain idéal de l’Etat providence commence à s’effriter. Des dénationalisations, le recul d’une certaine protection sociale, la libération des capitaux, conjugués à une absence de planification sonnent-ils le réveil d’une contestation « indignée » avec le souhait d’un retour aux « Jours Heureux par le CNR ».

Transcription J. Novosseloff