Un jour, la guerre finira
Par Geneviève Valgas Auteur : Geneviève Valgas Éditions : Editions Cairn - 2018 - 352 pages
Allant des campagnes ensoleillées du Sud-Ouest, aux déserts rocheux de Tunisie, ce roman retrace les parcours bouleversés par la guerre de jeunes hommes et femmes faisant face, chacun à leur manière, à l’occupation de leur région et de leur pays. Grâce à une aventure romantique et palpitante, peinte sur les magnifiques paysages du Tarn-et-Garonne, bien connus de l’auteur, ce roman nous expose le panorama de l’engagement résistant sous ses formes multiples.
Qu’il se fasse dans le secret, au service du maquis, au sein des Forces françaises libres ou de « l’armée des ombres », qu’il soit volontaire ou forcé – notamment avec l’instauration du STO – cet engagement résistant implique des sacrifices inimaginables pour des personnes ne cherchant qu’à vivre, voir survivre. En parallèle de cette histoire résistante empreinte de valeurs fondamentales se déploie une histoire sentimentale complexe, rythmée par les événements subis par les protagonistes. De l’absence d’un fiancé ayant fui le STO à l’amour d’une jeune femme pour un officier allemand cultivé et humain, tranchant radicalement avec l’image de l’envahisseur barbare et violent, ce roman expose la vie « ordinaire » de ces jeunes qui ne peuvent s’imaginer de lendemain dans des moments si instables.
Cette absence d’un futur stable, essentiel pour projeter un avenir, est un thème abordé de nombreuses fois par l’auteur qui développe cette question, cruciale dans la construction d’une famille ou d’une vie, au travers des divers parcours des protagonistes. Enfin, l’auteur aborde les questions du dévouement pour la France et les valeurs morales, qui sont centrales pour expliquer leur engagement corps et âmes pour combattre l’occupation de leur pays en négligeant consciemment les conséquences de leurs actes, pouvant aller jusqu’à la mort.
C’est donc par le biais d’une histoire fictive, romancée, quoiqu’inspirée, çà et là, de véritables parcours de résistants, que Geneviève Falgas nous entraîne avec une grande facilité dans le monde complexe et pluriel de la Résistance. Ce roman nous fait vivre le quotidien de jeunes hommes et femmes auxquels le lecteur s’attache rapidement, partageant ainsi leurs dilemmes moraux et sentimentaux, leur dévouement, leur peur du futur, flou et impensable face aux bouleversements qu’ils subissent. Le lecteur peut même parfois retrouver l’insouciance qui caractérise la jeunesse de celles et ceux qui s’engagent pour la liberté. Ce roman nous montre finalement comment ces personnes engagées, ayant parfois perdu leur jeunesse, cherchent à se reconstruire dans un monde de paix, bien qu’ils restent, et resteront à vie, changé par la manière dont ils vécurent ces quatre années de tumultes et d’incertitude.