1945. Le retour des absents

Par Alain NAVARRO   Auteur : Alain NAVARRO    Éditions : Stock

Conférence « Jeudis de l’Histoire » au Musée Jean Moulin, 4 mai 2017.

Alain Navarro, historien, journaliste à l’Agence France Presse, présente son livre « 1945. Le retour des absents », publié aux éditions Stock. Le livre est préfacé par l’historienne Annette WIEVIORKA.

Le retour des absents concerne le retour des prisonniers de guerre, des déportés politiques et des déportés raciaux et des travailleurs du STO, représentés à l’époque par une affiche, montrant trois hommes sur un chemin, un de chaque formation, avec la mention « Ils sont unis, ne les divisez pas ».

Ainsi Alain Navarro ici ressort des Archives les photographies de l’Agence France Presse pour nous présenter l’immédiat après-Seconde Guerre mondiale, avec pour chacune d’entre elles le récit et l’histoire des évènements et des personnes y figurant. Ce livre se lit donc comme un recueil de nouvelles écrit dans un style alerte et éclairant.

Le millionième prisonnier de guerre, Jules Garron, de retour (représentant en parfumerie dans sa vie professionnelle) fait prisonnier le 31 mai 1940 à Lille, a été reçu par Henri Frenay du Ministère des Prisonniers, Déportés, Réfugiés avec à côté de lui mais en retrait un déporté juif portant une grosse valise, qui a été moins médiatisé. Ainsi Jules Garron défile en jeep avec Henri Frenay et déploie un sourire un bouquet de fleurs à la main.

Au début des premiers mouvements du retour de déportation les personnes arrivaient par train ou bateaux et étaient accueillis à l’Hôpital où ils étaient désinfectés par le DTT afin de lutter contre le typhus et autres malades. Les premiers camps ouverts ont été réalisés par les russes puis par les américains où les personnes ont été rapatriées par ponts aériens, ainsi ils arrivaient par milliers et étaient accueillis à l’Hôtel Lutétia qui avait été le poste de commandement des Allemands.

Il y eût aussi le retour des « malgré nous », les Alsaciens enrôlés dans l’armée allemande dont certains appartenaient au régiment SS qui a agi à Oradour-sur-Glane, ce qui a influencé le procès. Ainsi, à la Gare de l’Est, pour les accueillir et les protéger, il y eût la police.

Il y eût aussi une messe de réconciliation au Trocadéro où une photographie montre des déportés portant une croix de grande dimension descendant l’escalier et derrière des veuves de guerre. Le Général de Gaulle a reçu des déportés politiques résistants mais n’a jamais reçu d’autorités religieuses car la majorité des Français catholiques étaient en faveur du régime pétainiste de Vichy.

Les femmes déportées politiques dont Geneviève Antonioz de Gaulle, nièce du Général, ont formé l’association ADIR, association des déportées et internées de la Résistance, nombreuses d’entre elles étaient en action dans la France Libre. Et ces femmes après la guerre se réunissaient régulièrement et continuaient d’œuvrer pour la reconstruction du pays.

Le dernier déporté est rentré en 1955 des camps de Russie.

Le retour de captivité de Léon Blum est aussi photographié avec l’annotation « Léon Blum revient avec sa femme ». En fait, il s’agissait de sa belle-fille et de sa petite fille.

Sont évoquées également les lettres avec une photographie montrant une femme qui lit une lettre de son mari avec pour illustration « l’absent ». Les courriers étaient très rares et il y eût de nombreux divorces.