VALENSI Marcelle

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VALENSI, Marcelle

Période de Résistance

De 1941 à la Libération (Paris, Poitiers, département de la Vienne).

Responsables

David Rapoport, rabbin Élie Bloch.

Marcelle Valensi est assistante sociale auprès du dispensaire La Mère et l’Enfant. Dès l’occupation de Paris, sous la direction de Léo Glaeser et de David Rapoport, le dispensaire crée un réseau parallèle clandestin, le comité de la rue Amelot, qui s’occupe d’aider les Juifs dans la détresse. Dès les pre­mières arrestations de Juifs étrangers, le comité Amelot, avec ses assistantes sociales, vient en aide aux familles, distribue des subsides aux nécessiteux, leur procure des fausses pièces d’identité et recherche des lieux d’accueil pour les enfants. À partir de septembre 1941, Marcelle Valensi, officiellement détachée comme assistante sociale de la Croix-Rouge, se rend à Poitiers pour seconder le rabbin Élie Bloch, qui a fait appel à David Rapoport. En effet, à Poitiers se trouve le plus grand camp d’internés juifs de l’ouest de la France. En zone Nord, il n’y a pas d’aumôniers comme dans les camps du Sud, et le rabbin Bloch a besoin d’assistantes pour aider les internés. En plus des fonds de l’UGIF, de l’aide de la rue Amelot, Élie Bloch récolte des fonds chez les Juifs de la Vienne et de la Haute-Vienne afin de confectionner des colis de vivres et de vêtements pour les internés, qui sont dans une grande détresse. Marcelle Valensi distribue ces colis dans le camp sous le couvert de la Croix-Rouge. Elle multiplie les contacts pour faire libérer les enfants de moins de quatorze ans. Elle est alors aidée par le père Fleury, aumônier des Tziganes (reconnu en 1964 Juste parmi les nations). Marcelle Valensi envoie régulièrement des rapports sur son activité au comité de la rue Amelot. Le 24 novembre 1941, 66 jeunes enfants juifs sont libérés du camp, certains sont abrités dans des maisons d’enfants, d’autres dans des familles juives du département. Le 29 août 1942, elle parvient à faire libérer encore un groupe de 29 enfants de nationalité française, puis encore 11 enfants. Mais le 25 mai 1943, tous les enfants libérés sont repris et conduits dans les centres de l’UGIF de Paris, rue Lamarck (XVIIIe arrondissement), et de la région parisienne : Louveciennes, Montreuil, Saint-Mandé et La-Varenne-Saint-Hilaire. Malheureusement, beaucoup de ces enfants seront déportés sans retour vers Auschwitz par le convoi 77 du 31 juillet 1944.