MOIZAN Marcel

Auteur de la fiche : Alain Prigent & Serge Tilly

Marcel MOIZAN

MOIZAN Marcel, Marie

Mouvement : F.T.P. (Franc-Tireur-Partisan) – Organisation Spéciale

Date de naissance : 17-10-1914

Date de disparition : 08-06-1944

Son action dans la résistance :

MOIZAN Marcel, Marie
Né le 17 octobre 1914 à Ploufragan (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes ; manoeuvre ; FTP ; membre du Parti communiste clandestin.

Son père Célestin, Achille Moizan, né en 1881, domicilié au Carpont en Ploufragan, était cheminot au dépôt de Saint-Brieuc. Sa mère Joséphine, Louise, Marie Tual, ménagère, naquit en 1886.

Marcel Moizan, célibataire, travaillait comme manoeuvre à Guingamp. Il adhéra à la cellule de Guingamp du PC en 1938 animée par Alexis Quilgars et Pierre Bellceil qui furent candidats aux élections municipales partielles de 1939. Il vendit L’Humanité sur la place publique lors des conflits qui secouèrent les usines Tanvez en 1937 et 1938.

Démobilisé le 28 août 1940, il entra dans l’Organisation spéciale (OS) dès le printemps 1942. Il était en contact avec Marie Follézou et Yves Offret, responsables du PC clandestin à Guingamp.

Sous la responsabilité de Prosper Jeannic, un des dirigeants des FTP du secteur, Marcel Moizan participa aux actions militaires à Guingamp contre l’occupant. Le 2 décembre 1942 il déposa une bombe devant la Soldatenheim. Le 3 janvier 1943 il fit partie du groupe qui tenta, sans succès car les explosifs restèrent inertes, de plastiquer la voie Paris – Brest à la sortie de Guingamp.

Le 3 février 1943 Marcel Moisan, Prosper Jeannic et Yves Offret, placèrent une bombe contre le garage Lézoray qui servait de dortoir aux troupes d’occupation. Le 25 mars 1943, il faisait le guet devant un restaurant qui accueillait les troupes d’occupation mais l’engin déposé par ses camarades n’explosa pas.

Après la trahison de Léon Renard, responsable du PC clandestin, il fut arrêté le 6 août 1943 à Guingamp, place du Champ au Roy, par la SPAC (Section de protection anticommuniste) dans le cadre d’une très vaste opération de démantèlement de l’organisation clandestine du PC dans les Côtes-du-Nord. 50 militants dont 17 femmes furent ainsi arrêtés puis déportés.

Le 7 juin 1944, Marcel Moizan fut condamné à la peine de mort par un tribunal allemand et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec 31 autres camarades dont huit Républicains espagnols, il avait 30 ans.

Son corps fut inhumé au cimetière de La Chesnaye à Guingamp.

Son nom figure sur le monument du Colombier à Rennes.

Commentaire de l’auteur

Sources : -Archives dép. Côtes d’Armor 2W132, 1043W32 ; Archives dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de Justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. -Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969 ; Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-19451, Saint-Brieuc, 2000 ; Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°6/7, 1998 ; Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord 11940-19441, Les lieux de mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord,n°10, 2004 et n°11, 2005. -Notice biographique de Marcel Moizan, rédigée par Alain Prigent, Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social (1940-1968), tome 9, à paraître en 2013. -Etat-civil précisé par la mairie de Ploutragan.