VICO Jacqueline

Brutus

Auteur de la fiche : Frantz Malassis

Jacqueline VICO

Jacqueline VICO est née en février 1921 à Caen. Pendant la guerre elle habite avec ses 6 frères et sœurs à l’abbaye d’Ardenne près de Caen qui va devenir rapidement un centre de résistance.

En effet, elle appartient à une famille toute entière activement engagée dans la Résistance.

Son père est membre de l’OCM et du réseau Centurie. Son frère Jacques VICO, que je salue (il sera dans la salle), entre dès l’été 1940 dans la Résistance a appartenu successivement au réseau Hector et à Ceux de la Résistance et à l’OCM il fut responsable d’un important dépôt d’armes caché dans le domaine familial. Ses deux autres frères sont pour l’un réfractaire au STO et clandestin, pour l’autre également actif dans la résistance. Son père et sa mère sont arrêtés par la Gestapo en décembre 1943. Son père est déporté à Mauthausen, sa mère sera emprisonnée plusieurs mois (elle est libérée fin mars 1944).

Jacqueline VICO, quant à elle entre le réseau Arc en Ciel tout en ayant parallèlement des contacts avec le réseau Brutus dont elle devient un agent homologué P1 sous les ordres directs d’Henry BOULEY. Sous le pseudonyme, de Jacqueline VINCENTI, elle assure collecte et transport de renseignements. Elle intervient auprès de la direction du réseau Arc en Ciel pour confirmer les ravages de BRIERE, agent français de la Gestapo. Après l’envoi d’un rapport du réseau Arc en Ciel, son équipe reçoit de Londres la mission de liquider cet auxiliaire de la Gestapo. BRIERE est exécuté le 3 mai 1944 à Caen.

Parallèlement Jacqueline VICO est en contact avec BRANCOURT du groupe Libération UCLAF qui utilisait le canal du réseau Arc en ciel pour ses transmissions vers Londres.

En 1944, à la suite de trahisons, le réseau Arc en ciel est démantelé par la Gestapo dans le Nord, à Caen et sur Paris. Les responsables du réseau Arc en Ciel ont désormais le souci de faire parvenir à Londres tous les documents rassemblés sur les défenses allemandes.

Grace à son appartenance au réseau Brutus, dont les liaisons sont toujours actives, Jacqueline VICO accepte alors en plus de ses missions de transmettre les renseignements des réseaux Arc en ciel, Libération, UCLAF… informations qu’elle sait indispensables pour hâter la victoire des Alliés.

Par l’intermédiaire de BRANCOURT, elle recevra ainsi des renseignements sur les pistes de lancement des fusées V1 du pays de Caux et sur les installations ferroviaires de la gare de l’Est et Nord de Paris. Jacqueline VICO transmet tous ces documents à Henry BOULEY qui à son tour se charge de les transmettre Londres jusqu’à son arrestation par la Gestapo le 5 juillet 1944.

Alertée sur les menaces d’arrestation qui pèsent sur elle, Jacqueline VICO quitte immédiatement Paris et se réfugie en Eure-et-Loir chez des fermiers qui avaient accueillis précédemment son frère Jacques recherché par la Gestapo de Caen. Elle retourne à Paris quelques jours avant le Libération de Paris où elle retrouve son frère Jacques qui a rejoint la 2e DB.

Après la guerre Jacqueline VICO consacre toute sa carrière aux autres en devenant infirmière puis assistante sociale d’un grand lycée parisien.

Pierre SUDREAU, président de la Fondation de la Résistance lui a remis les insignes de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur le 17 septembre 2008.