CÉCILE WALLZAK-WOJNARSKI

Issue d’une famille polonaise, Cécile était née près de Saint-Etienne où ses parents s’étaient installés après la guerre de 14-18, gardant au plus profond d’eux-mêmes les souvenirs douloureux d’une Pologne occupée. Ces souvenirs furent sans aucun doute une des raisons de leur enga­gement dans la Résistance.

Aidée par la « colonie » polonaise assez importante de cette région minière de la Haute-Loire. ils organisèrent l’hébergement des parachutistes pris en charge par le Réseau POWN (réseau polonais opérant en France).

Cécile devint elle aussi membre de ce réseau. En 1943, dénoncée, toute la famille doit se réfugier dans le Limousin, puis dans le Poitou. Devenue secrétaire de son Chef de Réseau elle gagne ensuite Paris où ses connaissances du polonais, de l’anglais, font d’elle un agent très efficace jusqu’à son arrestation due à une dénonciation.

Elle connaîtra la prison de Fresnes, les horreurs de la rue des Saussaies, avant de devenir notre compagne de convoi. C’est avec nous qu’elle découvrira Ravensbrück.

Douce et souriante, elle faisait preuve d’une grande droiture d’esprit. Lorsque nous serons jetées sur les routes – épreuve particulièrement douloureuse pour elle qui avait une grande difficulté à marcher-elle montra alors toute son énergie.

Participant à nos réunions annuelles jusqu’à ce que sa santé le lui permette. elle resta une amie fidèle, intéressée par ce que nous réalisions à l’ADIR.

C’est ainsi qu’elle m’avait téléphoné longuement après mon retour de Markkleeberg où j’avais assisté à l’inauguration d’une stèle – souvenir sur ce lieu qui avait été un de nos commandos (Voix et Visages n^ 261).

File m’avait aussi, peu de temps avant de nous quitter, questionné sur l’exposition qui se déroulait à Buchenwald sur les « Femmes oubliées des Kommandos » (Voix et Visages n° 277).

Cécile n’avait rien oublié de notre déportation lorsqu’elle s’est éteinte à Paris, le 16 décembre dernier, à l’hôpital du Val-de-Grâce.