Pierre Sudreau

Pierre Sudreau

Pierre Sudreau, Résistant à la tête du réseau  » Brutus  » pour la zone occupée. Arrêté et déporté à Buchenwald.

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Durée : 27:38

 Le réseau « Brutus 
J’étais maintenu par ma classe d’âge   dans l’armée de l’Armistice, j’étais dans l’aviation, j’avais le grade de sous-lieutenant, et nous nous sommes, mes amis et moi de l’École de l’Air, repliés, nous avons été repliés sur la base aérienne de stockage d’Agen.
Dès fin 40, personnellement, ayant été élevé dans l’esprit de la guerre de 14-18 par ma famille et notamment par un oncle qui avait été grièvement blessé à Verdun, je n’ai pas accepté, je ne pouvais pas supporter d’être sous la botte allemande.
Et j’ai commencé, dès fin 40, à essayer de planquer des armes dans une petite commune où j’ai été aidé par des cultivateurs proches d’Agen, qui s’appelait La Plume, et c’est ainsi que j’ai été amené aussi à rencontrer celui qui est devenu mon chef de réseau et mon ami : Fondateur du réseau « Brutus ».
Nous nous sommes rencontrés en juillet 41, avec toute l’équipe, nous avons essayé de provoquer une prise de conscience sur ce que devaient faire les Français, c’est-à-dire s’insurger et faire de la résistance. Et alors, je tiens à vous dire que lorsque nous cherchions à recruter pour la Résistance, la réponse était toujours la même « un Maréchal de France ne peut pas trahir. »
C’était l’attentisme total qui était de rigueur. Ça s’est estompé à partir de 42-43 avec les déboires, pour ne pas dire les défaites des Allemands et c’est pour ça que nous avons, c’est un point d’histoire que je m’excuse d’évoquer, nous avons suggéré dès 41, la création d’une structure qui a donné naissance après au CNR, c’est-à-dire de rassembler les hommes politiques, les syndicats et tous ceux qui, et les résistants bien sûr, tous ceux qui pouvaient provoquer cet élan dont nous avions besoin.
Est-ce que vous aviez rencontré Jean Moulin ou entendu parler de lui ?
Je n’ai jamais rencontré Jean Moulin. J’ai commencé bien sûr à entendre parler de lui en 42, et ensuite les choses se sont accélérées.
Et le général de Gaulle, vous en avez entendu parler à quel moment ?
J’ai été, le hasard a fait que j’ai pu entendre parler du général de Gaulle qui, comme vous le savez, est parti de Bordeaux, du terrain de Mérignac et c’est là où l’École de l’Air avait été repliée en 40, en mai 40.
Vous étiez à Mérignac à ce moment-là ?
J’étais à Mérignac
Et vous avez vu le Général ?
Je n’ai absolument pas vu le Général, j’ai entendu parler surtout que nous avions des amis qui avaient décidé, qui ont volé des avions pour essayer de combattre, continuer à combattre et qui ont tous péri.
Et Gaston Defferre qui était membre du réseau « Brutus », vous l’avez connu à ce moment-là ?
Ah bah je l’ai connu avec André Boyer dès juillet 41. Et nous avons ensemble commis certains excès entre guillemets, car nous avons ensemble fait évader un de nos camarades qui était interné dans la prison de Toulouse. Raconter cela, ça serait trop long mais ce sont des souvenirs. Nous aurions dû attaquer à un moment donné parce que l’opération était calculée pour durer pratiquement une demi-heure puis ça s’éternisait et Gaston Defferre était très nerveux… C’est un souvenir que nous évoquons, que nous évoquions en riant, j’ai dit « ben c’est moi qui prends maintenant le commandement » et je l’ai empêchée, ça s’est joué à quelques minutes près.
Le réseau « Brutus », comme tous les réseaux, s’est développé lentement, oui lentement, et j’ai, je suis devenu chef de réseau pratiquement fin 1942, et surtout responsable de la zone occupée au début de 1943. Je crois que ce n’est pas le moment de le dire mais lors de la conférence que j’ai faite récemment avec le Président de la SNCF, monsieur Gallois, j’ai évoqué les déclarations du général Eisenhower qui a déclaré que sans la Résistance, le débarquement n’aurait pas réussi aussi vite et surtout du général allemand Blumentritt qui était responsable des divisions blindées et qui ont mis beaucoup de temps du fait de la résistance à se rendre sur les lieux du débarquement en Normandie. Bien sûr, vraisemblablement les Américains auraient toujours réussi à gagner la guerre mais dans quel délai, six mois, un an, peut-être plus même ! mais aucun déporté n’aurait survécu aux, atrocités de la déportation.

Louis Armand[i]
Je voudrais évoquer un point essentiel, mon amitié avec un homme prodigieux dont on ne parle jamais assez, Louis Armand qui a été celui qui a bien pensé faire face au débarquement, faire face surtout aux divisions allemandes qui étaient en quelque sorte en attente dans le Nord-Pas-de-Calais, car l’astuce des Anglais avait été de faire croire à l’État-Major allemand, à Hitler, qu’ils allaient débarquer dans le Nord-Pas-de-Calais alors qu’ils ont, comme chacun sait, débarqué en Normandie. Louis Armand m’a dit, il faut bien vous faire sourire de temps en temps, tu sais, c’était en, printemps, printemps 1943, « tu sais, le débarquement SNCF », je dis « ça veut dire quoi ? », « ça veut dire sans nous, c’est foutu !» et il m’a demandé à participer à des déraillements pour que justement il y ait une technologie du déraillement sans blesser, sans porter atteinte aux cheminots qui conduisaient, les mécaniciens, etc., les locomotives. C’est ainsi que j’ai participé à deux reprises, dans des conditions très difficiles, cet essai de Résistance-Fer et j’ai été sauvé avec deux camarades par un cheminot dont j’ignore tout, car au moment où nous allions faire dérailler le train, nous nous sommes aperçus qu’il y avait un wagon de permissionnaires SS qui étaient très armés, et c’est ainsi que le train bien sûr a stoppé et nous aurions dû tous être fusillés sur place. Et c’est un cheminot qui s’appelait Georges, c’est tout ce que je sais, qui a attiré sur lui les SS pour nous permettre de nous sauver. Il a réussi et je sais rien, malgré tout, je ne sais rien sur cet homme qui a été extraordinaire.
10 novembre 43 l’arrestation.

J’ai été personnellement arrêté en novembre, le 10 novembre 1843 et André Boyer, y a été six semaines après dans les mêmes conditions. Nous avons été arrêtés l’un et l’autre grâce, entre guillemets, à un homme, un ingénieur français, et ça ce que je vais dire est très important historiquement, il, un ingénieur qui a été recruté par l’Abwehr, service de renseignement allemand, en juillet 1946, 1936 pardon, excusez-moi et qui a pratiquement été, très astucieusement, introduit dans la Résistance dès 1941-42. On parle beaucoup de la Gestapo avec ses services, ses gros souliers, ses tortures mais l’Abwehr a été infiniment plus efficace contre la Résistance. Et cet homme est devenu un grand résistant !!! dès 41-42 et il a fait arrêter plus de 1000 résistants parce qu’il était incrusté dans les réseaux.
Dans quelle condition s’est faite votre arrestation ?
Oh bah c’est très simple, j’avais rendez-vous avec lui
Oui, il s’appelait Cosinus, Louis Carré, il avait des noms de code bien sûr, et j’avais, avec Jean-Maurice Hermann qui était mon collègue pour la zone, la zone libre. C’était les deux chefs, les deux responsables pratiquement du réseau « Brutus » et nous avions rendez-vous avec lui. Il n’y avait pas de doute possible. Nous avions compris que nous étions surveillés et nous avons voulu nous évader par le métro, malheureusement quand il y avait une alerte aérienne, et une alerte aérienne s’est déclarée, nous n’avons pas pu prendre le métro pour nous évader. Et 20 minutes après, nous avons eu droit à une dizaine de, de sbires de la Gestapo qui nous ont arrêtés, ça s’est passé en août, sur la terrasse d’un café parce que nous voulions être prêts à partir, mais ça n’a pas servi, au début de l’avenue de Wagram, près de l’Etoile.
C’était des hommes en civil ?
Des hommes en civil qui nous ont arrêtés.
Français, Allemands ?
Oh il y avait deux, trois Allemands mais il y avait surtout des Français qui servaient la Gestapo, ça a été horrible. Nous avons été emmenés tous les 2 et séparés, je ne l’ai jamais revu, dans une maison de la Gestapo qui se trouvait au Bois de Boulogne. Et c’est là où hélas, j’ai, on voulait absolument me retourner, la Gestapo, ils m’ont mis en condition, en m’oubliant !!! et en me laissant pendu par les poignets, j’en ai encore la trace, pendant toute une nuit, pendant 18 heures. J’étais les poignets dans le dos je crois,  non, en l’air, les bras en l’air, et hélas maintenant je m’en souviens, pendant 50 ans je n’ai pas souffert et maintenant ça recommence. Après, j’ai eu droit à un traitement particulier. Pendant 8 jours, avec Jean Maurice Hermann, nous étions ligotés ensemble, et j’ai eu droit à une visite étonnante d’un genre professeur de l’Abwehr justement, qui est venu me dire textuellement, c’est un cas extraordinaire, « Monsieur Sudreau, nous vous connaissons, nous savons beaucoup de choses sur vous, vous ne nous intéressez pas, nous sommes prêts à vous relâcher sans condition. Si vous n’acceptez pas, ah malheureusement, nous ne pourrons pas, avec mon équipe nous ne pourrons pas continuer à vous sauver et vous risquez : …. Vous serez continué à être torturé et vous serez fusillé dans quelque temps », et je dois dire que c’était tellement bien présenté que j’avais envie d’accepter.
Ils voulaient que vous travailliez pour eux ?
Sans doute, c’était sous-entendu, ou alors même simplement me relâcher pour que, à chaque fois que quelqu’un prenne contact avec moi il soit arrêté etc. C’est ainsi qu’ils ont fait des dégâts énormes dans la Résistance, et Jean Maurice Hermann avec lequel j’étais chaque soir attaché m’a dit « mais tu es fou, on ne peut pas leur faire confiance » et il a eu cette phrase qui ne m’a jamais quitté, « l’essentiel c’est de mourir avec dignité ».
Chose étonnante, j’ai été Préfet après à Blois et il s’était installé à 10 kilomètres de Blois dans une petite maison dans laquelle il est mort évidemment et alors on ne s’est jamais quitté. On s’est suivi toute notre vie.

La déportation à Buchenwald
Je ne vais pas trop m’étendre sur la déportation parce que tout le monde sait tout ce qui s’est passé. Je me permettrai simplement d’évoquer que normalement j’aurais dû être pendu en juillet 1944. J’ai appris ça, j’aurai dû être pendu, peut-être pas en même temps mais au même moment, enfin un peu plus tard, avec Stéphane Hessel. Et nous avons été sauvés l’un et l’autre, peut-être pas par le même, par un détenu Tchèque qui travaillait, qui travaillait dans les bureaux des SS et qui nous a prévenu qu’il fallait que nous changions d’identité.
Nous avons changé d’identité l’un et l’autre et c’est comme ça que j’ai échappé à l’affreuse pendaison. Je suis vivant parce que j’ai été planqué dans le petit camp dans des conditions d’ailleurs très difficiles, c’était un camp dans lequel on voyait énormément de détenus, surtout ceux qui avaient été rapatriés à la fin de l’année des camps de l’Est.
Il y avait beaucoup de morts et Guy Ducoloné, je m’excuse de le dire, en bon ami mais en même temps en titi parisien m’engueulait tous les matins en me disant « t’as une sale gueule alors secoue-toi », etc., il m’a aidé à faire face et pratiquement, en de multiples circonstances, nous sommes très liés bien sûr par des souvenirs très particuliers, et ça c’est un grand, un grand moment de ma vie. Ce qui est très, très important, ce que je veux dire c’est que, contrairement à ce qu’on pense, y’a un côté positif dans la déportation pour un certain nombre d’entre nous. Ce qui est important c’est que c’était une école de volonté. Ceux qui venaient d’être arrêtés, qui étaient encore bien en forme et qui avait des ressources physiques, physiologiques, surtout, s’ils n’avaient pas le moral, ils disparaissaient en 2, 3 mois. Autrement dit, ça a été, la déportation, une école de moral pour ne pas dire de courage.
Lorsque nous avons été les uns et les autres motivés, quelle que soit la motivation, moi j’étais furieux, je voulais lutter pour me venger, enfin j’étais très motivé. J’ai failli claquer plusieurs fois, j’ai raconté ça, jusqu’en février 45, mais je voulais voir la suite. C’était le début de l’offensive des armées soviétiques et finalement, ben j’ai survécu mais nous sommes, il y a beaucoup de camarades, d’amis qui ont eu aussi la même expérience. Alors c’est le petit aspect positif, c’est que les… ça nous a marqué toute notre vie et que ça aide à faire face à la destinée humaine, à la condition humaine comme disait Malraux.

11 avril 1945. La libération du camp
Comme vous le savez, Buchenwald a été libéré le 11 avril 45. Je dois comme tous mes camarades la vie au général Patton, le général américain qui a foncé sur Buchenwald, au mépris des règles stratégiques élémentaires. Et ça s’est joué, notre destin s’est joué en 1 heure ou 2 heures. Le matin même, nous devions plus ou moins ou être emportés sur les routes dans les pires conditions ou pour les survivants, passer au lance-flamme. Et la rapidité de l’offensive américaine a été telle que les SS se sont dégonflés.
Les Américains étaient au camp vers midi et c’est ainsi que finalement, je suis, et nous sommes tous vivants. L’avantage de la libération par les Américains, c’est que les médias américains ont beaucoup parlé de Buchenwald. Il y avait bien sûr une montagne de corps, de cadavres, ça a provoqué une prise de conscience pour la première fois dans le monde et pratiquement, à cause des médias bien sûr, pratiquement, on est venu me chercher, l’armée de l’air, où j’étais connu dans  l’armée de l’air, est venue me chercher, je suis rentré à Paris le 22 avril. C’est-à-dire 15 jours avant, 3 semaines avant, mes camarades, notamment Guy Ducoloné, etc. qui sont revenus par, si j’ose dire, par chemin de fer, etc.

Rencontre avec le général de Gaulle
Le général de Gaulle avait été très impressionné par le spectacle des premières femmes déportées qui sont arrivées à Paris, à la gare d’Orsay, le 25 avril 1945. Il a décidé à ce moment-là de recevoir les premiers rescapés résistants ayant eu des responsabilités dans la Résistance. Et j’ai été mis sur la liste et reçu par le Général avec cinq anciens déportés, je crois qu’il y avait, je crois me souvenir qu’il y avait Claude Bourdet notamment et ce que je vous raconte maintenant, je ne l’ai appris qu’en 58 lorsque le général de Gaulle m’a appelé au gouvernement en 58.
C’est Geoffroy de Courcel qui était son homme de confiance, qui était parti avec lui à Londres en juillet 40 qui m’a dit « oh vous savez, je me suis fait engueuler à cause de vous par le général de Gaulle ». Pourquoi ça ? « Et bien parce que le Général m’a déclaré : qu’est-ce que fait ce gosse ? ». Il avait demandé des responsables d’un certain niveau et j’avais l’air d’avoir 17 ans. J’étais tondu, très amaigri, dans des vêtements mal ajustés, alors Geoffroy de Courcel a répondu « mais il a été chef de réseau dans telle condition, etc. ». Et le Général a dit « ah bon, alors il faut qu’il serve l’État comme Jean Moulin ».
C’est ainsi que j’ai été convoqué 15 jours plus tard, invité à déjeuner même, par Adrien Tixier, ministre de l’Intérieur qui m’a dit « le Général a décidé que vous deviez servir l’État maintenant dans le corps préfectoral ». Timidement, je lui dis « mais je suis très honoré Monsieur le Ministre mais j’ai préparé l’Inspection des Finances avant-guerre » sous-entendu je préfère aller aux Finances que là, alors il s’est un peu fâché en me disant « mais vous n’êtes pas au courant – il est mort hélas 2 mois après, il avait été gravement blessé- vous n’êtes pas au courant – je l’ai encore dans l’oreille- nous socialistes sommes au pouvoir avec le général de Gaulle et nous avons mis en tête de notre programme la suppression de l’Inspection des Finances ».

Hommage à Stéphane Hessel
Je ne cesse de rendre hommage à Stéphane Hessel qui a été déporté dans des conditions terribles et qui, dès les années qui ont suivi justement la guerre en 45 a été un des promoteurs des Nations Unis. C’est lui qui a jeté les bases de ce que doit être justement l’avenir et les relations entre les différents éléments de l’humanité. Et nous avons ensemble d’ailleurs dans un livre que je m’excuse de citer, qui s’appelle « Au-delà de toutes les frontières », nous avons ensemble écrit la conclusion justement pour qu’on élève le débat et que les différents gouvernements trouvent le moyen d’avoir une structure qui nous permette de sauvegarder l’avenir. C’est ça qui est très important. Voyez finalement, le fait que nous ayons survécu l’un et l’autre à la Gestapo et aux horreurs, nous avons, sans nous connaître, dès 45, 50, eu les mêmes reflexes. C’est ça qui est positif et qui doit nous permettre de regarder avec sérénité l’avenir.  En tous les cas Stéphane Hessel est un très grand monsieur, je tiens sans cesse à lui rendre hommage.

1960 : inauguration avec le général de Gaulle et Edmond Michelet, de la statue du monument aux morts de Struthoff
Le général de Gaulle a demandé à Michelet et à moi, nous étions les 2 seuls ministres anciens déportés d’inaugurer avec lui, à ses côtés… la statue aux morts, au monument aux morts du Struthoff, c’était en 60. Le Général a encore été très ému par tout ce qu’il a appris sur ce camp de représailles, c’était un camp de représailles des SS. Si j’y étais passé, je serais mort comme tous les autres parce qu’on était très maltraité et après remis dans un autre camp. Très ému et avec prise de conscience qu’à Londres, ni lui, ni les autres n’avaient pris conscience de l’horreur concentrationnaire. Il nous a invité, Michelet et moi, en tête-tête avec madame de Gaulle et il nous a posé beaucoup de questions sur la déportation. Et tout d’un coup, il a eu cette phrase étonnante que je me reproche de ne pas avoir publiée plus souvent : « la déportation, ce fût la voie la plus douloureuse de la Libération ».

 Messages aux jeunes générations
Je me reproche de trop parler de moi, d’avoir trop de souvenirs personnels mais surtout, surtout, de bien insister auprès des jeunes que c’est l’avenir qui compte maintenant, l’avenir car qu’est-ce qui caractérise notre époque ? C’est que l’homme est toujours le même, il continue, il a les mêmes instincts agressifs, l’agressivité, d’y’a 20 000 ans il se battait avec des silex, mais il a gardé ses mêmes réactions, je dirais même fantasmes, il ne s’est pas libéré de ses instincts primitifs et finalement, maintenant il dispose de moyens de destruction épouvantables et il faut que l’humanité justement ne périsse pas dans des conflits, c’est d’actualité, très meurtriers.
Face à l’Occupation et aux SS, aux, je dirais à certains aspects affreux de l’Occupation nazie, on ne pouvait réagir qu’avec la violence. Maintenant pour l’avenir, ça n’est pas par la violence qu’on arrivera à résoudre les problèmes, et de notre pays, de la nation, et de l’Europe et au-delà. Il faut analyser et faire en sorte que des mesures concrètes, raisonnables, raisonnées soient prises. Il faut sauvegarder par tous les moyens l’avenir de l’humanité, c’est un but et les leçons de la déportation, les leçons de la Résistance doivent contribuer justement à poser les vrais problèmes de l’avenir pour les jeunes générations.

[i]Dans la page : Ne les oublions pas  voir le biographie de Louis Armand